Aujourd'hui j'ai reçu un mail qui m'a particulièrement touché et je voulais vous en faire part... La personne qui me l'a envoyé a accepté que je la diffuse à condition que je ne révèle pas qui elle est...
"Ma chère Mowgouaille,
je viens de découvrir ton blog que j'ai dévoré de bout en bout.J 'ai eu tellement l'impression de me lire dans tes mots... Je ne sais comment te dire merci de ces quelques mots qui me font sentir moins seule.
J'ai 35 ans, un enfant. Il y a 5 ans, je rencontre mon amoureux. Il a déjà une petite fille qui a 7 ans, avec qui je m'entends tout de suite bien. Très vite j'ai envie d'un enfant avec lui. Mais déjà papa, il refuse d'avoir un second enfant.
Je suis malheureuse de cette situation, j'ai l'impression qu'il a accordé à une autre ce qu'il me refuse à moi. Je ne peux pas abandonner mon rêve mais je ne peux pas abandonner cet homme non plus. Alors je fais ce que j'ai toujours réprouvé auparavant: j'arrête ma pillule sans lui dire.
Au bout de trois mois je suis enceinte. Il me repousse. Me quitte. Je prend un studio seule et je suis perdue mais à aucun moment, je ne pense à avorter. Je me sens incroyablement forte et, presque je le comprend, lui pardonne. C'est moi qui ai voulu cette situation, j'assume.
Mais ma grossesse se passe mal. Je manque de perdre mon bébé à 6 mois de grossesse et je suis condamnée à rester couchée à l'hopital les 3 derniers mois. Mon amoureux est prévenu de la situation par une amie commune. Il passe me voir à l'hôpital. Nous parlons longtemps, nous pleurons aussi beaucoup. On sait qu'on s'aime et on se rend compte de l'aberration de la situation: être séparé à cause de notre enfant.
Le 12 mars 2010, j'accouche d'un petit garçon. Mais il est prématuré et dois rester encore un petit mois à l'hôpital. Je peux rentrer pour ma part à la maison. Nous en profitons pour faire la chambre et redémarrer une vie à deux, abandonné , avant que la vie à trois ne commence vraiment. Je passe mes journée à l'hôpital, et je retrouve l'amoureux le soir.
Quand nous avons commencé notre vie à trois, tout doucement une certaine tristesse s'est emparée de moi. Pourtant je l'avais voulu cette vie, je m'étais battu pour ce bébé. Mais rien n'y fait. J'ai un bébé pourtant parfait, sage et dormeur mais je ne sents pas cette gaieté qu'on m'avait promise...
Chéri continue sa vie. Il s'impose en père parfait mais ne voit pas ce rôle dans lequel je m'enferme. Petit à petit, je me vois m'enfermer dans cette cage que j'ai construite moi-même. J'aime mon bébé mais il m'enferme. Je ne vois plus mes amies qui habitent trop loin, je ne vais plus au cinéma, je n'ai pas mis les pieds dans un musée depuis la naissance du petit et mes occupations varient entre le parc et la maison. Je vis pourtant dans une grande ville mais chéri rentre tard, le week-end si je ne suis pas là il est constamment confié à ma belle-mère qui passe son temps à me discrédité auprès de mon fils... Du coup je sors le moins possible...
Je suis coincée dans ma prison dorée. Parfois je me dis que je suis une andouille d'avoir exigé cette enfant comme un caprice de petite fille. Je ne me rendais pas compte que ça n'impliquait pas que moi.
Parfois, j'espère un deuxième, parfois je me dis que ça serait bien pire... Mon amoureux est là mais ne comprend pas mon isolement, ma douleur, ma solitude. Je pense que parfois, il se dit que j'exagère, que je l'ai voulu et que maintenant j'assume. Il ne me le dit jamais en face mais je le lis dans son regard.
De toute façon, cette culpabilité me ronge tellement que je le laisse décider de tout. D'ailleurs bien souvent ce sont ses parents qui décident pour nous. Je proteste une peu mais je ne suis jamais entendu... Mais je me suis condamnée à être malheureuse, j'assume.
J'ai peur du jour où mon fils me demandera des comptes... Comment lui avouer la vérité alors que son père n'est pas au courant... Voilà. Je suis un véritable cas d'école pour "tout une histoire"... ;)
Voilà, je ne sais pas pourquoi je te raconte tout ça. Sans doute parce qu'en te lisant je me suis retrouvée en tes lignes. Peut-être que c'est comme si je me parlais à moi... J'espère que toutes ces confidences d'une maman inconnue ne te font pas trop peur, que tu ne vas pas me prendre pour une folle...;)
Continue en tout cas de nous parler aussi bien, avec autant de sincérité, je suis sure que je ne suis pas la seule à me reconnaitre dans tes mots. Te parler m'a fait du bien mais pas autant que de te lire.
Je t'embrasse bien fort, embrasse la jolie Eloïse et chéri et à très bientôt."
Chère Anonyme,
RépondreSupprimerQuelle souffrance tu dois endurer, ce paradoxe entre ton désir de maternité et ta vie de femme, c'est un conflit que beaucoup de femmes vivent.
Tu n'es pas folle, seule rare ose en parler. Parce que l'on pense que c'est une honte de ne pas être une mère totalement dévouée à son enfant, la culpabilisation n'a rien à faire la dedans, tu te dois d'être une mère point barre.
Malheureusement , la réalité est tout autre, pour toi, pour moi, pour elles, pour toutes ces femmes, oui être mère c'est aussi se rendre compte de ce que l'on perd, de ce que l'on gagne, de comprendre que la vie n'est plus aussi insouciante, beaucoup plus lourde...
La culpabilisation, le ressenti de ces émotions, consumment l'esprit petit à petit. Il faut absolument en parler. Pas nécessairement à voix haute, tu peux l'ecrire, tu peux évacuer par la peinture, le dessin, la musique, la danse, le sport. Mais c'est important de le faire, au risque de tomber dans une dépression.
Tu as le droit d'éprouver ce que tu ressens, tu as le droit de vivre ce conflit, tu as le droit de ne pas te sentir à ta place, tu as le droit d'être une femme et une mère.
Tu n'es pas une mauvaise mère, tu me sembles en revanches épuisées moralement.
Je te souhaite de trouver des oreilles attentives, qui t'aideront à te libérer de ces émotions négatives.
Mimilie
Je ne sais pas prk je veux mettre un commentaire, car je ne sais pas quoi dire! ce message m'a un peu coupé le sifflet! :s
RépondreSupprimerJe suis très triste pour ton inconnue qu'elle soit si malheureuse, et en mm tps, je n'arrive pas à comprendre.
Inconnue, je ne te juge pas du tout, hein?! Je me demande juste pourquoi tu n'arrives pas à être heureuse.
alors, je t'envoie tout mon courage.
Je vais difficilement répondre à vos messages, étant donné que cette lettre n'est pas la mienne, mais peut-être le ferat-elle, elle. Notre histoire a des similitudes mais moi, j'ai réussi à m'en sortir par ce blog, facebook et toutes ces jolies rencontre que j'ai faite. Cher inconnu, si tu veux nous rejoindre sur la page, il n'y a pas de souçis, tu pourras peut être rencontré des filles qui habitent vers chez toi et partagé avec d'autres mamans...
RépondreSupprimerUn peu comme Mitaine, je ne sais pas trop quoi dire. Que répondre à une déclaration de souffrance pareille qu'on a pas vécu sois même. Que faire à part se taire et écouter, en espérant que peut être en parler lui aura apporté un début de soulagement.
RépondreSupprimerJe vis moi aussi enfermée, coupée de tout, mais ce n'est pas du à la naissance de mon enfant mais de ma décision de suivre Namoureux à la réunion. Je ne sais pas pourquoi je n'ai jamais songé que mon fils pouvait en être responsable, même si c'est en soit ce qui semblerait le plus logique. Sans doute parce que je sais que si un jour je m'autorise, rien qu'une seconde, à glisser sur cette pente, je pourrais ne jamais en réchapper !
Courage, Anonyme ! Tu as trouvé la force de parler, de mettre des mots sur des sentiments et c'est déjà un grand pas pour le progrès ! Surtout ne coupe pas le contact. Viens et parle nous, autant que tu en auras besoin. Parce que ça te fera du bien, parce qu'on t’écoutera d'une oreille attentive sans jamais te juger, parce que toutes ici nous savons qu'avoir un enfant n'est pas nécessairement une partie de plaisir et que ça engendre des sacrifices qu'on ne peut pas déclarer sans passer pour une mauvaise mère.
Courage, nous sommes là pour toi !
c'est extrêmement intéressant. Ce sentiment est une chose que mon père a ressentis et me l'a dit sans complexe, le principale c'est qu'il ne m'a pas culpabilisé. Nous avons eu des relations très compliqué car c'est une personne extrêmement compliqué & violente... Mais aujourd'hui j'ai 22 ans et demie ( oui la demie c'est important pour moi hihiiii ), et je connais toute l'histoire, mon père a fait simple et me la dit sans pleurer, sans faire du pathos, sans aucune aggressiviT et j'ai compris toute notre relation. Pourquoi il était devenu mon ennemis, ma peur. Je ne comprenais pas pourquoi il était ainsi, silencieux ou fou de rage contre moi alors que je ne faisais rien. C'est quand j'ai intégré l'université que notre relation s'est améliorée, il a ressentis un sentiment de liberté. Je n'étais plus une enfant mais une adulte. Son comportement m'a appris à me débrouillée mais aussi a laissé beaucoup de séquelles. Aujourd'hui je suis Fortement encouragée par mon médecin, mes amis à suivre une psychothérapie... Je ne peux pas donner de conseils ni quoique ce soit mais seulement vous faire part de mon ressentis et c'est tout. Je suis désolée, j'espère que mon commentaire vous aidera un peu à comprendre comment un enfant voit et ressens les actes et les intentions des parents. Bien entendu chaque être est différent, l'enfant de la dame qui a t'a envoyé ce message ne va peut être pas évoluer comme moi, se construire différemment. J'ai énormément souffert et encore aujourd'hui, et pourtant ma mère a tout fait pour me nourrir d'amour et palier ce manque. Mais rien y fait un parent reste un parent. Ce que je regrette le plus c'est que mon père n'a pas vraiment pris part à mon éducation a laissé ma mère diriger la barque et j'aurais aimé qu'il s'impose plus, prenne ses responsabilités si j'ose dire. Être parent est un engagement, enfin je le vois ainsi et j'aurais aimé sentir que mon père prenne cet engagement à mon égard. Je me suis souvent sentie seule et aujourd'hui je n'ai pas confiance en moi ni en aucune autre personne. Je me dis si mon père n'a pas su m'apprécier, m'aimer, comment une autre personne peut m'aimer ? Je suis attirée par des hommes que l'on peut nommer de bad boys... Je suis tiraillée par le besoin d'équilibrer ma vie et de vivre sainement et d'un autre côté je tombe amoureuse d'hommes qui peuvent se montrer cassant, vexant, blessant.
RépondreSupprimerLa problème de la belle famille est vraiment une chose difficile à gérer, ma mère a eu beaucoup de mal avec la famille de mon père. Et si je me fie à son expérience cela peut devenir une vraie torture et engendrer un vrai malaise en soi et avec ses enfants.
Je me suis permise de commenter. Je ne vous juge pas bien au contraire, ce témoignage m'a fait réfléchir. Le rôle de parent est une chose si complexe et parfois me parait une aventure folle, la plus folle qui existe. lol. J'espère que mon témoignage vous aidera. Mais surtout j'espère que vous ne vous êtes pas sentie agressée ou blessée ou jugée car ce n'est pas intention. Je vous embrasse et je vous souhaite bien du courage car votre peine et votre mal-être doit être tel que parfois le matin vous devez avoir du mal à vous lever. Je vous envoie toutes mes pensées le plus positives. Je suis là si vous avez besoin de parler. Je vous embrasse Mowgouaille et la personne qui a envoyé le message.
Bise
Heïdi
J'ai fais un copié collé d'une réponse reçu sur Hellocoton... Merci Heïdi!
Supprimer;) si vous avez besoin de parler, que ce soit toi ou l'anonyme voici mon mail : navarro.heidi89@gmail.com
SupprimerBisous :)
Heïdi
Que de souffrances.
RépondreSupprimerChère anonyme, je pense qu'il est grand temps de consulter et de voir un spécialiste pour qu'il vous sorte de cette dépression et prendre la force de retrouver l'estime de soi.
Votre amoureux est là, c'est un appui qu'il faut utiliser. Parler parler parler...
Quant à votre bébé, il ressent votre amour ,n'est ce pas le plus important ??
JE vous souhaite beaucoup de courage, mais ne vous laissez pas enfermer...
Bisous à vous et bises à Mowgouaille !
Chère Anonyme,
RépondreSupprimerVotre témoignage m'a beaucoup touchée. Il ne faut pas rester malheureuse comme ça. Allez voir quelqu'un pour en parler, et parlez avec votre homme. Vous n'avez pas à vous laisser imposer des choses par votre belle-mère, vous êtes une adulte, femme et mère de famille. Imposez vous comme telle. La parentalité passe par de mauvais moments, vous en traversez un actuellement. Si vous êtes avec un homme qui vous aime, il vous aidera à vous en sortir, sinon, prenez votre enfant sous le bras et fuyez!