Non ce n'est pas un billet sur l'égalité des chances, ni même sur la lutte contre le racisme. Non. Je parle de nous, les mères.
Et oué. J'ai accueilli ma copine Clara aujourd'hui. Clara a un petit garçon de 6 mois. Et j'ai écouté, entendu, tout ce que j'ai pu dire, endurée, souffrir en silence après la naissance de ma crevette: la difficulté de la grossesse, les douleurs, le corps qui se modifie, le corps qu'on ne reconnait plus, l'impression d'être seule, de ne pas reconnaitre l'autre avec qui on tant désiré cet enfant, de ne plus se comprendre, de ne pas être "à part égal", le bouleversement hormonale et psychique de l'enfantement, de la grossesse...
Alors pourquoi, si nous passons toutes par là, pourquoi avons-nous tant de mal à en parler? Pourquoi, nous sentons nous si à part? Si "pas normal"? Si honteuse?
Pourquoi, continuons-nous à subir les "c'est le plus beau moment de la vie"? Les "C'est que du bonheur"?
Nous les femmes, je pense que nous sommes coupables de cette inquiétude que l'on ransmet à nos filles, à nos amis... Par peur que ça repousse l'envie d'avoir un bébé, on continue de véhiculer des idées fausses et ridicules.
Les grossesses merveilleuses, les accouchements rêvés, les post-partum faciles à vivre, sont rares. Physiologiquement entre les hormones, la fatigue, les changement radicaux de vie qui se font en quelques minutes, quelques heures, quelques jours, tous ces bouleversements qui nous forcent à tout remettre en question, y compris nous. Surtout nous.
Ça n'enlève en rien, l'amour que l'on a pour cet enfant, qui se construit et qui n'a pas de règle de construction.
Sachez-le, la seule leçon que j'ai apprise de ma maternité est qu'il n'y a pas de règles... Chacune la vit comme elle veut et surtout comme elle peut. Bien sur il y a des écoles, des croyances, des mères qui sont sures que leurs choix sont les meilleurs et qui essaieront de vous convertir. C'est leur façon à elles de se rassurer face à ce bouleversement. Mais moi, je crois, que ce n'est pas le choix de donner le sein ou non, de mettre des couches lavables ou non, de faire l'école à la maison qui vous promettront une assurance "bonne mère".
On est toute les mêmes. Quelque soit nos choix. On regrette nos seins fermes, nos ventre plats, on se trouve trop laxistes, trop sévères, on regrette notre manque de séduction auprès de nos chéris, notre sex-appeal, le temps où les hommes se retournaient sur nous dans la rue.
On regarde les autres mères qui s'en sorte tellement mieux que nous avec leurs mômes, si sages, si propres, elles ont l'air tellement organisées, tellement belles. Sans savoir que derrière leurs sourires rougealèvré, se cache les mêmes doutes que nous, les mêmes peurs, les mêmes angoisses.
Juste un petit post pour vous dire qu'on est toutes les mêmes. Qu'il faut lâcher nos culpabilités, les bons mots pour rassurer et juste dire: "Oui c'est dur, c'est bouleversant, troublant, déchirant. Mais tout ça donne un sens à la vie. Une vie plate est une vie qu'on ne vie pas. Un enfant ça met tout en suspend, ça vous créé des doutes, ça remets en questions toutes vos certitudes. Et en même temps c'est ce qui vous dit que vous êtes vivants."
Tu as tout dit dans ce billet.
RépondreSupprimerDevenir mère ce n'est pas simple, pas toujours rose et cela ne remet pas pour autant en question l'amour qu'on porte à son bébé.
On fait comme on veut ou peut et ras le bol de ces recommandations, conseils, remarques et tout le toutim!
Qu'on nous laisse être mère à notre façon!
Voil) Isabelle! Et tu sais quoi? Je crois que la libération de la femme passe aussi, par là!
SupprimerJe ne comprends pas ton discours Mowg, après mes deux grossesses parfaites sans nausées ni désagréments d'aucune sorte, des accouchements express sans déchirure ni épisio, j'ai un corps parfait, sans vergetures ni bourrelets disgracieux. Mes seins n'ont jamais été aussi fermes. Mes deux enfants sont bien sûr merveilleux, sages comme des images, ils mangent, dorment jusqu'à 11h, jouent sans se disputer, ne font jamais de bêtises et même ils se gardent tous seuls pour que leur père et moi puissions prendre du bon temps à deux. Mes principes d'éducation sont évidemment les meilleurs puisque je vous montre chaque jour à quel point mes enfants sont parfaits et obéissants. Et toi tu viens me dire que la maternité n'est pas une sinécure? Comment diantre est-ce possible ? Non vraiment, ce que tu décris ce n'est pas moi, je ne m'y reconnais pas... Bon ok j'arrête, je sais que t'as grillé mon coup de mytho à "aucun désagrément".
RépondreSupprimerEh oui Mowgouaille, j'ai moi aussi pris cher pendant mes grossesses et mes accouchements, depuis j'ai 10 kilos à perdre, je suis crevée, faudrait que je prenne le temps d'aller chez le coiffeur, j'ai des séquelles irréversibles de ma déchirure, les seins qui tombent après avoir allaité 2 bébés, je rêve de lire 2 pages d'un bon bouquin d'affilée ou d'avoir une soirée sans enfant, bref, je suis comme vous toutes, une mère...
Tiens, je vais ptet faire un petit billet sur le sujet moi!
rhooooo. j'adore quand je t'inspire....
SupprimerMarilou, tu t'es grillée à "parfaites" !
SupprimerTu as tout dit Mowgouaille.
SupprimerQuel bel article Mow ! 100% véridique. Je n'ai pas pu parler de mon baby blues, heureusement que MonsieurPapa était là et comprenait ce qui se passait. Mais ça ne nous a pas empêché de ne plus nous reconnaître durant la première année de notre fille. L'arrivée de Louise a été très dure pour notre couple. Tu as raison, on n'en parle pas assez et on véhicule de fausses idées. À mes amies enceinte, jamais je ne leur ai dis que ce serait tout beau tout rose. Non, je leur ai dit que ce serait dur, que leur couple allait certainement en prendre un coup, mais que nous vivons toutes nos grossesses différemment. Que les premiers temps risquent d'être difficile, mais qu'il faut essayer de tenir bon, de ne pas lâcher (même s'il m'est arrivé d'être au bord de la crise de nerfs) et qu'avec le temps et bébé qui grandit, les choses s'arrangent et que chacun prend sa place dans cette nouvelle famille. & je pense que ces amies à qui je dis ça, elles me trouvent cruelle et se disent que pour elles, tout ira bien. Je crois que quand nous sommes enceinte, il y a des choses auxquelles on ne veut pas croire.
RépondreSupprimerEn tout cas, encore merci pour ce bel article. :)
Bien sur, on ne veut pas l'entendre... Mais quand ça nous arrive, on se sent moins seule aussi, et on revient sur nos positionnement... De toute façon tant qu'on ne l'a pas vécu, difficile de comprendre ce boulversement!
SupprimerHaaa moi j'ai une variante . . . . Quand je raconte les premières semaines de Princesse Prout-prout, quand je dis qu'elle me bouffe tout mon temps, etc .. On me revoit à la figure : c'est à cause de la PMA ! En gros la PMA m'a tellement fait "espérer" que je suis "déçue" alors que je ne le devrais pas ! Mais j'suis pas déçue, juste une mère bordel !! (moi aussi vais ptre prendre le temps de faire un billet^^) Merci Mow ;-)
RépondreSupprimerAh bah j'ai faille l'écrire. J'ai déjà eu "tu t'es tellement battu pour à l'avoir ce bébé".... Oué...
SupprimerJ'ai l'impression "qu'avant", peu de femmes osaient parler de leur dépression post partum. Ce n'est plus le cas aujourd'hui et les médecins savent prendre en compte ce mal être qui touche parfois certaines mamans.
RépondreSupprimerJe pense qu'il faut, une fois pour toute, arrêter de culpabiliser de ne pas correspondre à l'image de la mère parfaite que l'on voit dans les publicités et admettre qu'elle n'existera jamais et donc que cela ne peut être nous.
Comme tu le dis, il y a autant de façon de vivre sa grossesse que de grossesses.
Moi j'ai vécu la mienne magiquement. La suite aussi mais peut être aussi parce que des difficultés j'en ai eu tellement avant alors mon cas est peut être différent....
Ce n'est même pas la depression (qui est encore pire à parler, à discuter) mais juste l’état difficile de la première année! Dire "c'est normale, on est toutes pasée par là", on ne l'entends presque jamais mais dire "mais t'as tout pour être heureuse" ça on.;.
SupprimerRoooolala Mowgouaille, tu m'as mis les larmes aux yeux! Oui, je sais, c'est p'tet con, car ce billet n'était pas forcément le plus émouvant, mais j'ai tellement besoin d'entendre ou de lire dans notre cas, ce que je viens de lire, j'ai tellement besoin d'entendre d'autres mamans dirent tout ça, toute cette difficulté d'être mère, que j'ai été super émue, comme si pour la 1ère fois, je lisais noir sur blanc, que je ne suis pas seule...
RépondreSupprimerOn peut avoir l'impression que j'éxagère, mais j'ai parfois la sensation d'être entourée de mamans parfaites, ou en tous cas, de mamans FORTES qui ne se plaignent pas, qui ne s'énervent pas, qui se maquillent le matin, qui ont du temps pour faire des choses, qui sont minces, etc. et dans ces moments là (trop nombreux) je me sens tellement nulle et moche...
Pour en revenir à ce que tu disais au début, sur le pourquoi ne dit-on pas la vérité, et bien pour moi, il est clair que j'hésite souvent à dire cette vérité, justement parce que j'ai l'impression d'être la seule à éprouver tout ça et donc, la seule à être en difficulté! Face à toutes ces perles de maman qui gèrent, j'ai pas la force et le cran de dire: "Ben moi j'en ai parfois ras-le-bol et je pourrais perdre un bras, juste pour passer 24h en tête-à-tête avec mon mari."
Il m'est déjà arrivé de lancer des boutades dans ce genre et de voir l'autre personne ouvrir de grands yeux, comme si je venais d'avouer que je ne m'étais pas épiler depuis 1996! Maintenant, je me retiens car en plus d'être une mère qui se sent parfois (souvent) comme une cocotte minute, je ne veux pas que les autres me regardent comme si j'étais une incapable...
Merci donc encore pour ce billet .
Et bah de rien! Je suis passée par ce stade. Je sais que que lire "mauvaises mères" de Johana Sabrous,Emma defaud (une interview dans les prochains bon plans) et de nadia Daam m'a déculpabilisé de façon massive!
RépondreSupprimerOh yes! C'est grâce à ces 3 nanas que j'ai commencé un blog, elles m'ont fait comprendre qu'on est toutes les mêmes!
SupprimerOn est bien toutes les mêmes ! Merci, ce post fait du bien. Simple, vrai, direct, comme à ton habitude ! Je cherche encore ma place, beaucoup moins c certain, mais nous n'avons pas encore trouvé notre rythme de croisière, on s'en rapproche tout doucement, mais sûrement. Ce qu'il y a de certain, c'est que malgré la fatigue, les questionnements, la lassitude, les doutes...et j'en passe, je ne me suis, effectivement, jamais sentie aussi vivante ! Merci Mowgouaille !
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