Vendredi, je repère un zone interdite sur les centres qui accueillent des enfants déficients intellectuels. Rien que le titre m'a fait bondir. Je ne suis pas née de la dernière pluie, moi aussi je suis remplie de préjugées, en pleine conscience, mon coeur vascille... Je regarde ou pas?
Et puis je regarde. La première situation est réelle. Cette famille qui ne trouve pas de place pour son enfant, les institutions surchargées... Mais l'information est tellement incomplète!
Répétons: comment se passe une admission?
Une orientation est donnée par la MDPH (maison départementale des personnes handicapées. Trois solutions):
- Une orientation en ESAT: Établissement qui permet aux handicapés de travailler. La plupart iront en foyer de vie (établissements qui accueillent les adultes, un peu comme en maison de retraite) mais peuvent aussi rentrer en famille après le travail. Le boulot correspond généralement à du conditionnement (emballage de produit de luxe par exemple), laverie, restauration, ou encore espace vert.
- Une orientation en foyer de vie: Les personnes iront vivre leurs vie à travers des activités liées ou non au travail (selon le projet d'établissement), dans des lieux en internat ou en externat. Elles peuvent être orienter selon leur projet personnalisé en internat ou en externat?
- Une orientation en MAS (Maison d'Accueil Spécialisée): Lieu d'accueil pour les personnes très handicapées où des projets doivent permettre à ces personnes de s'éveiller et de ne pas perdre les acquis de leur enfance. Souvent cela est basé sur l'acquisition d'un maximum d'autonomie.
Je précise que la jeune EVA qui est présentée dans le reportage relève donc du secteur adulte, puisqu'elle a 18 ans et pas de solutions. Si elle était inscrite dans un IME, elle pourrait bénéficié de la loi Creton jusqu'à ses 21 ans qui permet aux jeunes adultes placées en institution de garder leur place le temps d'un départ gradué ou de trouver une nouvelle place en institution adulte.
Premier problème jamais soulevé dans le reportage, pourquoi ne trouve t-elle pas de structure? Parce qu'elle ne bénéficie pas du secteur enfant (n'étant pas dans une structure) et trouvera difficilement une structure adulte qui prennent les personnes à partir de 21 ans pour des raisons de maturité, et de place prioritaire. Voilà une vraie question qu'on pourrait soulever, jamais entendu dans le reportage.
Bref. Eva, au vue du reportage devrait bénéficier d'une MAS. Donc continuons sur une admission. Les familles prennent contact avec les institutions. Deux solutions:
- Soit l'institution a déjà plus de 5 personnes sur sa liste d'attente (les 102 cités sont rares hein... chez nous il y en a 3), et ne peut accueillir la personne.
- Soit l'institution peut accueillir la personne et donne rendez-vous à la famille. Après une première rencontre, un stage d'au moins une semaine est proposé à la personne pour voir si elle correspond au projet d'établissement.
Pourquoi une personne peut-elle être refusée dans un établissement?
Il peut y avoir plusieurs raisons:
- La personne ne répond pas aux besoin d'un ESAT (besoin de rentabilité. Nouveau scandale dont on n'entend jamais parler)
- La personne ne répond pas aux demandes d'un foyer de vie (Une honte en France: Les foyers de vie doivent accueillir toutes personnes avec une déficience moyenne et troubles du comportement associés. Certaines institutions refusent d’accueillir des personnes trop violentes ou trop "dérangeantes". Ceci est sous entendue dans le reportage mais aucune enquête, là dessus...)
- La structure n'a plus de places, et une liste d'attente déjà remplie. Problème le plus courant, car un gros manque de place existe en France, ce qui incite les personnes ayant le plus de moyen, à inscrire leurs enfants dans des centres en Belgique.
Qu'en est-il du problème de surmédication?
Oui ça existe. Mais soyons clair quel est le problème?
En France, AUCUN MÉDECIN, AUCUNE INFIRMIÈRE, AUCUN SOIGNANT, n'est formés à l'accueil et aux soins pourtant spécifiques des personnes déficientes intellectuelles. 7 ans d'études minimum pour les médecins, 3 ans et demi pour les infirmières. Si vous avez un enfant handicapé, je vous souhaite d'avoir dans votre région un médecin, un tout petit peu plus psy que la moyenne.
Dans mon centre, il n'est pas rare de voir des jeunes revenir avec des ordonnances d'aldol (calmants très fort pour les psychotiques), qui grillent les neurones. Parfois le médecin n’ausculte même pas la personne. La famille va voir le médecin "elle crie docteur, je n'en peux plus, on dort plus...". L'aldol est prescrit comme une boite de doliprane.
Donc déjà, ici, dans le reportage il y a une confusion entre institution, soins et accompagnements éducatifs qui sont trois secteurs séparés en France. Cependant il aurait peut être été bon de poser la question de la distribution des médicaments par le personnel éducatif qui n'a aucune formation médical. Quid de mes collègues, obligés, homme comme femme de mettre des ovules aux femmes infectées? Les suppositoires? Culpabilisés par des directions qui justifient cela par "c'est en vous qu'ils ont confiance...". Ce scandale là, personne n'en parle.
La violence dans les institutions
Je ne dis pas que ça n'existe pas mais elles sont amenées à disparaitre. Pourquoi?
En 2002, a été voté une loi qui s'appelle "la loi 2002-2" qui assure la prise en charge humaine et digne des personnes handicapées. C'est une loi très longue, que laquelle je ne vais pas revenir, mais il y a une chose très simple qui fait que ces institutions ne pourront plus exister: Tous les 5 ans, les institutions devront bénéficier d'une évaluation interne et d'une évaluation externe.
C'est à dire?
C'est à dire que tous les 5 ans ils devront être inspectées par des professionnels de leurs professions (éducateurs, directeurs...) venant d'une autre institution, qui devra pointer grâce à une grille précise élaborée par le ministère des affaires sociales. Un compte rendu est dressé avec les points à travailler. En cas de problème de respect d'intimité, de manque d'hygiène, de non respect de la personne, elle est dans l'obligation de faire un dossier qui permet la fermeture du centre (de temporaire à définitive). Une structure à coté de chez moi en a été une des premières touchées. Fermeture pendant un an, puis réouverture, aménagement et re-fondement de l'équipe éducative.
La structure a 2 à 5 ans pour relever la barre quant aux points soulevés. Au bout de ce laps de temps, l'évaluation externe est convoquée: Un groupe de professionnel, des hautes instances viennent vérifier la mise en place de nouveaux traitements. Chez nous, par exemple ils viennent à partir de la semaine prochaine, et doivent vérifier la tenue de nos écrits professionnels, point faibles relevés en 2009, lors de l'évaluation interne.
Si les points soulevés ne sont pas corrigés, alors la structure peut être amenée à fermer ou à être restructurée. D'ici 2019, une nouvelle évaluation interne sera reprogrammée. Retour case départ pour ne rien louper.
En 2014, toutes les institutions de France devront être vues. Toutes celles qui n'auront pas été vue par au moins une évaluation externe, pourront être fermée le temps de l'organiser.
Donc à part faire du buzz, je ne sais pas à quoi a servie cette émission, ce reportage. Mais surtout ce qui me met en rage c'est qu'elle ne soulève en rien les vraies problèmes qui existent dans les institutions et qui sont des violences soujacentes, bien plus grave car elles relèvent de l'enfermement, du travail non payé ou sous payé, du scandale des tutelles (qui servent aussi à faire vivre certaines familles et qui ne sont d'aucune utilités aux bénéficaires), au manque d'accès à l'information à la sexualité, à l'accès à la libre sexualité, à la parentalité. Qu'en est il des inégalités entre ceux qui ont de l'argent, l'accès à l'information et les familles qui n'ont rien?
Qu'en est-il des solitudes familiales? Du manque d'accompagnement? Du manque de place et de soins? De l'empêchement des institutions à la formation des nouvelles techniques qui permettraient aux institutions d'être dégorgées, plutôt que d'accueillir des malades psychiatriques en ESAT et des travailleurs potentiels en foyer de vie?
Les vraies hontes et les vrais scandales ne sont JAMAIS abordé dans ce reportage. Juste du sensationnalisme et des hauts le coeurs. Mais demain les personnes handicapées, adultes et enfants, restent avec leur "NO FUTUR". Et les familles continuent d'être seules, à se se déchirer devant l'incompréhension devant leur enfant.
Avant de partir, je voudrais vous signaler la diffusion demain soir du reportage de Eglantine Emayé qui, visiblement soulève les vraies questions. Non pas parce qu'elle est journaliste et veut attirer du monde sur france3 mais parce qu'elle est mère d'un enfant poly handicapé, qu'à 8 ans elle doit s'en séparer parce qu'elle ne trouve pas de structure à coté de chez elle... Et qu'elle oscille entre culpabilité et soulagement. Un reportage qui ne montre ni une vision idéalisée du handicap, ni une vision apocalyptique. Juste une vision juste, humaine et sincère.
Et ceci est mon pavé dans la marre pour la mère Cane
Donc déjà, ici, dans le reportage il y a une confusion entre institution, soins et accompagnements éducatifs qui sont trois secteurs séparés en France. Cependant il aurait peut être été bon de poser la question de la distribution des médicaments par le personnel éducatif qui n'a aucune formation médical. Quid de mes collègues, obligés, homme comme femme de mettre des ovules aux femmes infectées? Les suppositoires? Culpabilisés par des directions qui justifient cela par "c'est en vous qu'ils ont confiance...". Ce scandale là, personne n'en parle.
La violence dans les institutions
Je ne dis pas que ça n'existe pas mais elles sont amenées à disparaitre. Pourquoi?
En 2002, a été voté une loi qui s'appelle "la loi 2002-2" qui assure la prise en charge humaine et digne des personnes handicapées. C'est une loi très longue, que laquelle je ne vais pas revenir, mais il y a une chose très simple qui fait que ces institutions ne pourront plus exister: Tous les 5 ans, les institutions devront bénéficier d'une évaluation interne et d'une évaluation externe.
C'est à dire?
C'est à dire que tous les 5 ans ils devront être inspectées par des professionnels de leurs professions (éducateurs, directeurs...) venant d'une autre institution, qui devra pointer grâce à une grille précise élaborée par le ministère des affaires sociales. Un compte rendu est dressé avec les points à travailler. En cas de problème de respect d'intimité, de manque d'hygiène, de non respect de la personne, elle est dans l'obligation de faire un dossier qui permet la fermeture du centre (de temporaire à définitive). Une structure à coté de chez moi en a été une des premières touchées. Fermeture pendant un an, puis réouverture, aménagement et re-fondement de l'équipe éducative.
La structure a 2 à 5 ans pour relever la barre quant aux points soulevés. Au bout de ce laps de temps, l'évaluation externe est convoquée: Un groupe de professionnel, des hautes instances viennent vérifier la mise en place de nouveaux traitements. Chez nous, par exemple ils viennent à partir de la semaine prochaine, et doivent vérifier la tenue de nos écrits professionnels, point faibles relevés en 2009, lors de l'évaluation interne.
Si les points soulevés ne sont pas corrigés, alors la structure peut être amenée à fermer ou à être restructurée. D'ici 2019, une nouvelle évaluation interne sera reprogrammée. Retour case départ pour ne rien louper.
En 2014, toutes les institutions de France devront être vues. Toutes celles qui n'auront pas été vue par au moins une évaluation externe, pourront être fermée le temps de l'organiser.
Donc à part faire du buzz, je ne sais pas à quoi a servie cette émission, ce reportage. Mais surtout ce qui me met en rage c'est qu'elle ne soulève en rien les vraies problèmes qui existent dans les institutions et qui sont des violences soujacentes, bien plus grave car elles relèvent de l'enfermement, du travail non payé ou sous payé, du scandale des tutelles (qui servent aussi à faire vivre certaines familles et qui ne sont d'aucune utilités aux bénéficaires), au manque d'accès à l'information à la sexualité, à l'accès à la libre sexualité, à la parentalité. Qu'en est il des inégalités entre ceux qui ont de l'argent, l'accès à l'information et les familles qui n'ont rien?
Qu'en est-il des solitudes familiales? Du manque d'accompagnement? Du manque de place et de soins? De l'empêchement des institutions à la formation des nouvelles techniques qui permettraient aux institutions d'être dégorgées, plutôt que d'accueillir des malades psychiatriques en ESAT et des travailleurs potentiels en foyer de vie?
Les vraies hontes et les vrais scandales ne sont JAMAIS abordé dans ce reportage. Juste du sensationnalisme et des hauts le coeurs. Mais demain les personnes handicapées, adultes et enfants, restent avec leur "NO FUTUR". Et les familles continuent d'être seules, à se se déchirer devant l'incompréhension devant leur enfant.
Avant de partir, je voudrais vous signaler la diffusion demain soir du reportage de Eglantine Emayé qui, visiblement soulève les vraies questions. Non pas parce qu'elle est journaliste et veut attirer du monde sur france3 mais parce qu'elle est mère d'un enfant poly handicapé, qu'à 8 ans elle doit s'en séparer parce qu'elle ne trouve pas de structure à coté de chez elle... Et qu'elle oscille entre culpabilité et soulagement. Un reportage qui ne montre ni une vision idéalisée du handicap, ni une vision apocalyptique. Juste une vision juste, humaine et sincère.
Et ceci est mon pavé dans la marre pour la mère Cane

MERCI ! <3
RépondreSupprimerMagnifique!
RépondreSupprimerJ'avais prévu de regarder le replay pour me faire une idée et je compte bien regarder le documentaire d' Eglantine Emeye aussi.
RépondreSupprimerC'est interessant d'avoir l'avis de quelqu'un de l'intérieur
Ton billet est hyper détaillé et j'espère que cela remettra les choses dans leur contexte. Bravo et merci !!!
RépondreSupprimerMerci pour ton avis !!!
RépondreSupprimerMerci pour toutes ces informations, il n'est pas nouveau que la télévision choisit ce qu'elle montre et que le sensationel fasse gagner de la part d'audiance mais je trouve ca fou que dans une emission qui se dit "d'information", il s'agisse limite de manipulation . Merci pour ton article
RépondreSupprimerde quelle manipulation parlez vous ? l'émission a montré des faits réels, c'est tout, qui se passent dans certains établissements... personne n'a dit que c'était généralisé à tous les établissements...
Supprimervous trouver normal que l'argent public soit gaspillé pour payer des structures inadaptées ?
vous trouver normal que les parents galèrent pour avoir des places dans un IME ?
vous trouver normal que nous soyons souvent, trop souvent, obligés d'arrêter de travailler pour garder nos enfants à la maison quand ils sont renvoyés des établissements ?
vous trouver normal que les enfants ou les adultes soient sur médiqués ?
il ne faut pas généraliser dans un sens ou dans l'autre mais soyez certains que ces maltraitances physiques, morales... existent bel et bien;
nous sommes des milliers de parents à subir le système...
alors laissez nous le droit de nous révolter et de soutenir une émission comme celle-ci !
il ne faut pas généraliser ok
Supprimermais vous même, à vous lire, on a un peu l'impression que vous détenez LA VERITE !
mais la vérité, le quotidien, les galères administratives, ce n'est pas vous qui les vivez... c'est nous les parents... et croyez moi, ce n'est pas simple.... voire même très très compliqué...
les établissements ont loin, très loin d'appliquer les recommandations de la HAS concernant notamment l'autisme.
comment expliquez vous que la France a autant de retard dans l'accompagnement des personnes autistes ?
de la maltraitance, nous en avons tous connus... pas toujours physique d'ailleurs, souvent morale.... et la 1ère des maltraitances est le manque d'accompagnement adapté...
pourquoi les éduc ne se forment pas plus ? pourquoi ils ne se tiennent pas informés des évolutions, de la recherche ?
ah pour descendre dans la rue pour revendiquer les salaires, ils savent faire
par contre, pour défendre les bonnes prises en charge, plus personne ! il faudrait peut être aller taper aux portes des directions, des ARS pour demander plus de moyens. là, on vous soutiendrait...
nous, les parents, nous nous battons pour nos enfants, pour leur vie, pour leur survie... c'est notre devoir...
Je crois que nous ne nous sommes pas bien compris. Je ne dis pas que les maltraitance n'existe pas. Je dis que les maltraitances morales et invisibles existent dans 90% des foyers, que c'est une honte et que celles-là personne n'en parle parce qu'elles ne sont pas "vendeuses". Si vous me lisez bien, vous verrez qu'à plusieurs reproses (et y compris dans ma conclusion) je parle de ces familles trop seules, qu'on accompagne que quand elles sont "dans le système", je parle du manque de formation, du manque d'entrain des structures à former son personnel à de nouvelles techniques (2 ans que je demande un formation MAKATON alors que j'en suis à ma 3eme formation loi 2002-2.
SupprimerJe me suis retrouvée plus d'une fois à suppliée une mère d'arreter l'aldol et de changer de médecin. J'ai fais tout un paragraphe. En insistant sur le fait qu'en plus dans certains etablissement ce sont les éducs qui sont obligés de le donner (pas formés à ça rappelons-le).
Quand à la formation, parcourez mon blog, je suis la première à en être critique! Les éducs ne se forment pas plus parce qu'on ne leur laisse pas la possibilité de le faire. 4 ans d'attente en moyenne pour une formation.
Vous ne devriez pas vous dessolidariser de la base. Les éducs subissent le système alors qu'ils ont bien souvent les solutions mais que personne ne les écoute. Mais oui, je crois que ce n'est pas en duffusant des informations racoleuses en manque d'information (pourquoi ne pas souligner ces carences de formations pourtant demandée par les professionnels, pourquoi ne pas d'noncés le trop peu de travailleurs sur le terrain???) que l'on va réparer le fossé créé entre professionnel et parents.
Je vous invite à venir discuter avec moi par mail. J'aimerais vous expliquer la réalité du terrain, comment lorsqu'on s'inquiète, on accompagne, on amènage, on se fait maltraiter. Comment les éducs désirent travailler mains dans la mains avec les familles et qu'on nous en empêche. Oui, ce texte est peut-être injuste à vos yeux, mais c'est aussi un texte de souffrance, de souffrance professionnel, parce que on nous rend complice de ce carnage. Et que nous sommes en demande d'un accompagnement adapté, nous aussi.
Je veux bien en discuter
SupprimerJe peux vous dire aussi que certains éducs que j'ai croisés (mon fils a 20 ans) depuis 17 ans, n'ont pas bien envie que les choses bougent, ils campent dans leurs connaissances, pas actualisées...
Je ne généralise pas bien sûr mais la proportion est importante.
Par contre, je sens une évolution
Ce type de reportage peut, doit faire bouger les choses...
Je ne suis pas certaine que montrer le quotidien des éducs sera très porteur même si c est légitime.
Je ne veux pas qu'on montre le quotidien des éducs, je veux juste qu'on montre la réalité du système dans toute la globalité. Je ne crois pas qu'ils n'aient pas envie que les choses bougent simplement ils s'eppuisent à demander toujours les mêmes choses.... Moi-même voyant mon désespoir devant tout ça, j'ai décidé de passer le concours d'instit, me entant plus liber dans des classes adaptées. Je vous laisse mon mail, n'hésitez pas m'écrire. parolesdepostpartum@yahoo.fr
Supprimerje vous assure que j'ai vu des éducateurs "en direct", en formation qui n'avaient vraiment pas envie de se bouger... ils se complaisaient dans leur prise en charge psychanalytique et ne voulaient pas entendre parler d'éducative, encore moins d'ABA ! et ceux qui voulaient bouger, se faisaient mettre au placard par les autres collègues.
SupprimerC'est regrettable mais entre mes camarades de promotions et mes collègues, franchement je les ai vu ceux qui veulent se bouger... Sincèrement! J'en parlais encore avec un ami aujourd'hui. Mais les institutions te parlent plus argent que formation, changement et prise en charge!!! Ceci dit les methode ABA, makaton, c'est moi qui suis aller les chercher, qui me suis renseignée. Parce que si j'attends de l'école... Mais c'est une démarche personnelle. Sincérement si on se renouvelle pas souvent, on ne lit pas, on ne cherche pas, on ne tient pas longtemps. Mais un éducateur n'est pas une personne type... Et je suis suffisament en colère contre ma profession pour savoir que certains baissent les bras trop vite! Du coup, vous m'avez inspiré mon nouveau billet, j'espère que vous ne le prendrez pas mal...
SupprimerSuperbe pavé ♥♥
RépondreSupprimerComme d'habitude je partage....
Ces indications sont fort utiles mais vous aussi vous choisissez de parler des points qui vous intéressent ( et vous en avez bien le droit, de même que le reportage en a le droit aussi).
RépondreSupprimerQuand le directeur de l'ARS de Bourgogne déclare qu'il lui faudrait 20 ans pour visiter tous les établissements de la région, cela n'incite pas à l'optimisme .
La loi dont vous parler , il faut des moyens suffisants pour qu'elle soit appliquée , or, en période d'économie budgétaire, je vois mal comment elle pourrait l'être .
La petite Eva n'est majeure que depuis peu; ses parents recherchent depuis plusieurs années une solution adaptée à ses besoins ( on a vu ce que la clinique psychiatrique a fait à cette enfant alors âgée de 15 ans ) , elle dépendait alors du secteur enfant ...
Enfin, par rapport à Moussaron, l'établissement avait déjà été dénoncé en 99 , or, 14 ans après, rien n'a changé .
Quant à la maltraitance, elle est réelle ( même s'il ne faut pas généraliser , il y a des établissements qui fonctionnent bien) ; que fait-on pour ces enfants handicapés maltraités? On attend ? Et que font les personnels témoins des maltraitances, ils doivent se taire pour ne pas perdre leur place ou partir ailleurs ?
Je n'ai jamais dit ça. Je dis juste que ce reportage parle de points isolés pour faire tirer les larmes et s'appitoyer. Ce dont vous ne vous rendez pas compte ce sont les repercutions surle travail des éducs déjà bien compliqué. En quoi, montrer dans le reportage les établissements qui marchent auraient fait du mal au message???
SupprimerEnsuite ce que je reproche c'est le manque de complément d'informations. On parle très peu de la MDPH, à aucun moment de l'évaluation interne. Les inspections ne sont pas obsolettes, j'ai travaillé dans 3 établissements ces 6 denières années toutes ont été inspectées. Mes copines, collègues ont toutes au moins passé l'évaluation externe. La raison n'est pas du bien être de l'enfant, c'est une raison budgétaire: le secteur handicap/enfant est financé en partie par le conseil général et on doit prouver que l'argent est utlilisé à bon escient. Mais ça, ce n'est jamais souligné dans le reportage. En 99, des etablissements comme ça je peux vous en citer à la pelle. De plus il est stipulé a deux reprises dans le reportage que l'établissement à été fermer depuis. Bien sur que c'est une honte, mais c'est toujours pas ces stéréotype que l'on montre le traitement des personnes handicapés en France. Alors que ces maltraitance sont rares. Existantes mais rares.
Alors qu'il y a des vraies maltraitances généralisées dans 90% des établissements dont tout le monde se fout. J'ai écris au ministre des affaires sociales il y a deux ans pour un cas de contamination VIH dans mon établissement. Je voulais sensibliliser à la protection. Dans mon établissement, on m'a certifié qu'il ne faisait pas l'amour!!!! Pas de cours sur la sexualisation... Mise en danger de mort. J'ai alerter ma direction, mon asso, la ministre. je n'ai pas eu une seule réponse.
Et cette situation n'est pas isolée. Tous les établissement que je connais livre le même discours, voir culpabilise et vire les résidents au moindre désir sexuel. Et ça on n'entend ça nul part.
Alors oui, quand je vois ça, ça me révolte parce qu'on ne donne aucun détail, on créé des peurs et surtout on laisse les gens dans la merde.... Dan 10 jours tout le monde aura oublier et moi je devrais encore me battre pour que Claire pense à mettre des capotes en priant pour qu'elle se rappelle comment on fait....
merci pour ce billet <3
RépondreSupprimerj'ai travaillé 7 ans en institution avant d'être à l'hôpital et je partage ton avis.
J'ai regardé l'émission en replay. Je n'ai pas regardé jusqu’à la fin... C'est de l'émission à la M6 faire du sensationnel avec des choses graves.
RépondreSupprimerJuste quelques remarques qui je pense iront dans ton sens:
- M6 a fait un peu l'amalgame entre l'HP et les structures associatives type IME, ESAT, etc. En Hôpital, j'insiste sur le mot Hôpital, il est question de soins. Il n'est pas question d'accompagner les enfants, les adultes déficients dans une démarche éducative. Il y aura forcément de la médication et j'ai envie d'ajouter que le personnel de l'HP n'est pas formé à gérer de la déficience (comme les crises de frustration). Ils shootent les gosses / adultes et ils ont la paix. C'est un hôpital, pas une structure adaptée à la déficience. Ce détail me fait pensé à l'émission sur France 2 sur l'autisme qui est passée il y a quelques mois. Un autiste adulte avait été en HP et la maman expliquait la souffrance engendrée par ce séjour. L'autisme ne relève pas du psychiatrique. M6 aurait pu être bien plus clair!
- La violence n'est pas systématique. M6 a fait le choix de montrer la jeune Eva sanglée à son lit. C'est un choix éditorial. C'est juste pour en mettre plein les yeux aux téléspectateurs. Il y a d'autres solutions qui permettent de gérer des crises et qui sont moins spectaculaires: une couette lestée, un sac de couchage... Mais c'est moins spectaculaire à voir. Par cet exemple, je souhaite juste montrer que la chaine a fait des choix particuliers et ciblés pour illustrer ses propos. Je ne dis pas que les parents d'Eva sont mal-traitants, je dis juste que les images choisies l'ont été dans le but de faire un show.
- Tout au long de l'émission, il a été questions de mal-traitance. C'est un thème important dans les métiers de l'éducation spécialisée, à tous les niveaux, pour tout type de déficience. Je pense que M6 aurait pu proposer une définition dès le départ de la maltraitance et de la bientraitance, avant même de montrer des exemples. Il y a des formateurs qui auraient pu en parler. Il n'est pas juste question de violence, il est question de dignité des personnes handicapées. Mais ça, M6 n'a fait que survoler ce thème. C'est vraiment dommage! Vraiment!
- Moi, y'a un truc qui m'a profondément horrifié au début de l'émission. La présentatrice a quand même annoncé avec le sourire le témoignage d'une maman qui a essayé de tuer son enfant. Je ne remets pas en cause la souffrance des parents, loin de là. Mais il y a tant d'autres exemples qui montrent cette souffrance. Quel message ce témoignage était censé faire passer? C'est juste pour que le spectateur réagisse. Tous les parents d'enfants déficients n'arrivent pas à cette étape. Et vraiment, je pense qu'il y a tellement de douleurs à montrer qu'ils auraient pu montrer d'autres parents.
Très sincèrement, le milieu associatif qui accompagne les personnes déficientes n'avait pas besoin de ce type de publicité. Il y a d'autres manières de montrer la violence en structure. Il y a d'autres manières de dénoncer les dysfonctionnement de l’État, de dénoncer le manque de place, la souffrance des parents, le combat de la famille,...
Merci beaucoup Ju. j'ai eu beaucoup de messages qui allait dans le sens du reportage, et je suis très inquiète des retombés qu'il va y avoir sur notre secteur. Cette après midi, une jeune autiste à frapper sur ma collègue par frustration. Lui, baisser les bras, sans force en tenant les poignet a suffit, je l'ai accompagné dehiors et elle s'est calmer.... Mais je ne suis pas docteur, et pas en HP, les solutions chez moi sont éducatives....
SupprimerBah oui, on est d'accord sur l'importance de l'éducatif...
SupprimerQuand on a vu le début de l'émission, j'ai regardé Flo (mon homme) et je lui ai dit que ses collègues en IME allaient en chier avec les parents parce que ce type de reportage n'allait qu'apporter des emmerdes aux éducs. Ils ne sont pas tous mauvais!
Je vais passer le lien de ton article à ma meilleure copine. Elle est éduc avec des autiste. Plus jeune que Eva du reportage mais la relation avec les autistes elle connait, le coups, les crachats et tout ça aussi...
Je te fais des bisous ma poule!
Personnellement, je trouve que mettre 5 ans voire 10 ans pour résoudre des dysfonctionnements, c'est BEAUCOUP trop long : combien d'enfants et de familles vont en souffrir, pendant ce temps? Et être noté par une institution "concurrente", je ne suis pas sûre que ce soit une bonne idée. Certes ce reportage mise sur le sensationnel mais même si ces maltraitances, ces soucis sont ponctuels, il faut tout de même mettre le doigt dessus et les dénoncer. Mais merci pour ce billet détaillé et bravo :)
RépondreSupprimerC'est sur. Mais ça représente 0,5% du monde éducatif. Si tu veux, c'est comme si on faisait un reportage sur les parents violents en disant "on est rentré dans n'importe quel maison et voilà ce qu'on a vu". Et que le titre de l'émission était: "le scandale des parents envers leurs enfants". Je crois que tu serais scandalisé de penser que quelqu'un puisse penser que tu sois maltraitante envers tes enfants.
SupprimerDe plus notre travail repose sur la confiance avec les familles. Confiance fragile, qui met parfois des années à se construire... Et ce genre de reportage, casse très vite cette confiance extrêmement fragile.
Je suis AMP dans un centre pour enfants polyhandicapés est se reportage à fait beaucoup de mal ! Lundi matin, beaucoup de parents ont souhaité rencontrer notre directeur pour connaitre je cite "la position des encadrants fassent à la maltraitance", une maman s'est mise à pleurer parce qu'elle devait nous confier son enfant pour la semaine et qu'elle ne sait plus se qu'elle doit croire, est-ce que nous aussi nous cachons des choses aux parents ? est-ce que nous maltraitons son fils ? est-ce que, lorsqu'il revient avec des bleu, c'est réellement à cause de ses crises ? Nous avons passer des heures à rassurer les parents mais à chaque fois que l'un partait, un autre arrivai pour nous parler du reportage. La confiance avec les familles mets énormément de temps à se construire et elle est si fragile ! Se reportage n'aide en rien à favoriser les relations avec eux !
RépondreSupprimerJe ne l'ai pas regardé parce que rien que la "bande annonce" ne me donnait pas envie, oui il y a de la maltraitance dans les établissements mais pas dans tous, cela reste quand même bien rares avec les nouveaux dispositifs, on parle de la difficulté de trouver des établissements pour adulte d'une famille qui a une jeune fille non inscrite dans une structure pour enfant mais la difficulté reste exactement la même pour ceux inscrit ! Je travaille dans une structure pour enfant qui a 21 "enfants" de plus de 21 ans ! Nous recherchons en liens avec les familles des établissements depuis leur 17 ans !
Enfin je m'éloigne un peu mais se reportage que j'ai regardé en replay n'est pour moi que du sensationnels et ne met, comme tu dis, pas du tout le doigt sur les "réelles" problèmes ! Merci pour ton article !