Je ne sais pas si vous avez remarqué, ou si c'est moi qui fait une fixette la dessus, mais les reportages, les articles, les blablas médiatiques posent leurs sujets sur "les mères aujourd'hui". Pas une semaine sans un reportage sur "le burn out maternelle", "les mères de famille nombreuses", "les mères adolescentes", plus trashs et plus fantastiques les uns que les autres.
On se bat pour filmer la mere qui allaite son enfant jusqu'a 6 ans ou la dernière baby shower a 18000 euros. Curieuse maternité... Nouvelle generation de mères qui veulent être parfaites au point parfois de s'en rendre malade...
La question ne se posait pas pour nos grands-mères. Elles étaient fille, femmes, épouses puis mères. Elles étaient éduquées depuis leur plus jeune age pour ce destin. Elles quittaient l'ecole de bonne heure, pour apprendre a tenir une maison et prendre mari. Pas de question a se poser sur leur statut de mère qui devenait une partie importante de leur identité.
Nos mères, grâce a la législation sur la pilule et l'avortement, avait une maternité choisie. De l'identité de mère, elles passaient donc a l'état de mere. Mais l'image maternelle et feminine etait encore bien confondue... La pilule servait a choisir quand on avait un enfant. Celles qui n'en avaient pas etaient souvent suspectées d'homosexualité, de stérilité, voire de traumatisée. Pas de place pour penser qu'une femme pouvait être femme sans être mere.
Notre génération, n'est pourtant pas plus libre. Si Cameron Diaz affiche ouvertement son appartenance a la communauté des "no kids", et que personne ne trouve rien a redire a cela, la mere aujourd'hui est force d'admiration et de curiosité. Mais d'exigence aussi. La femme doit être feminine, ouverte, seductrice, mere, douce, mince, intelligente, travailleuse, donner du bio, le sein et les couches lavables a ses enfants. La mere reste pourtant seule représentante de l'autorité parentale.
L'heure des mamans est toujours de mise et les reportages sus cités ne se questionnent toujours pas sur la paternité aujourd'hui...Voire mieux! Sur la parentalité!
Ce qui m'inquiète c'est ce statut presque hysterique qu'on offre aux meres. Statut ou on ne parle plus de parentalité mais de maternité. Certes il est important de décrypter ce statut si difficile a acquerir et pas si natuerelle que cela. Surtout pour nous, generation de fille a qui on a enseigné qu'on pouvait faire autant de chose que les hommes. Et puis comment devient t-on papa? Comment jongle t-o, etre son statut d'homme et de père?
Et puis l’excès m'inquiète. Pourquoi présenter ces mères qui font des choix qui leur sont propres, que je respecte et que je ne juge pas, comme des saintes, ou des folles sans mesure et sans recule. Pourquoi voit on si peu leur mari, le père de leurs enfants? Pourquoi ne fait on jamais aucun reportage sur ces femmes qui ne veulent aucun enfant, sur ces père qui prennent des congés parentaux sans en faire des héros?
Sans parler du tabous des femmes qui partent et qui laissent les enfants au papa. Ces femmes qu'on montrent du doigt parce que mauvaise mere. Qui sont bien plus culpabilisées, accusees qu'un pere qui aurait commis le même "crime".
Ce qui ne peut être égale dans nos différence homme/femme, peut au moins etre équitable. Et je nous accuse, nous, femmes de nous regarder nos nombrils déformés par la maternités, de nous glorifier saintes.
On se veut femmes libres et on s'enferme dans des images maternelles, des communautés de biberons, de sains, de fessées, de mères au foyer, ou simplement de mères. Alors que nous ne sommes que ce qu'ont été toute une chaine de femmes avant nous.
Et pendant que nous nous reconnaissons dans cette identité, que nous nous concentrons sur nos ventre ramollis et la compote bio du petit dernier, les hommes eux regardent le monde. Et reprennent le pouvoir. Cette situation nous fait perdre du terrain qu'il a été si difficile de gagner.
Rien n'est acquis et tant que l'on ne s'intéresser qu'a la maternité et pas a la parentalité on perdra du terrain sur nos droits et l'équité homme/femme.
Je crois qu'il est temps les filles de s’intéresser au monde qui nous entour, de dire merde aux médias qui nous montre comme des héroïnes mais qui nous enferment dans une image de madone intouchachable. Un peu comme la reine d'Angleterre qui dirige un pays dans lequel elle ne peut donner son avis.
WOW quel bel article !! Tellement vrai. Arrêtons un peu avec ces émissions à la con. Perso, je ne regarde que très peu la télé, et grand bien m'en fasse, quand je lis ce genre d'articles. Parce qu'après tout, les médias sont quand même très forts pour faire passer de faux messages. J'ai plutôt envie de dire que nous sommes toutes et tous les héro(ïne)s de nos vies. J'ai pas besoin de voir Trucmuche qui a fait un bébé a 12 ans et MachinTruc qui n'en veut pas pour comprendre que chacun décide de son destin et que ça n'en fait pas moins de bonnes personnes.
RépondreSupprimerMerci Mow, d'avoir remis les choses à leur place. :)
Moi non plues pas de télé!!! Mais les echos me remontent aux oreilles "tu as vu hier soir..." et ça me gonfle. Y a tellement plus intéressant que les femmes et leurs enfants...
RépondreSupprimerAh ça fait du bien de lire quelque chose comme ça! Merci!
RépondreSupprimerBah de rien... je viens d'acheter Elle avant d'aller chez le médecin et en couv4 "les hypers-mères". La prochaine fois j’achète Causette.
SupprimerParlons en des médias. Nous présenter uniquement des exceptions et des cas exceptionnels mais pas la réalité.
RépondreSupprimerEt puis, soyons pervers : glorifier la mère, c'est l'inciter à rester à la maison et à ne pas grossir les rangs de Pole Emploi.
Je ne suis pas une sainte (quoi que l'immaculée conception j'aurai pû non ?) et je ne veux pas en être une.
Tout a fait!!!! j'étais en train de dire la même chose avec ma copine Julie sur Facebook!!!! Moi aussi, je veux faire des erreurs et montrer à ma fille que quand on est une femme on a le droit d'avoir envie d'autre chose qu'etre collé à son bébé ... ou pas. Mais qu'être libre c'est pouvoir choisir en pleine conscience et qu'elle n'aura pas à rougir parcequ'elle preferera aller bosser pour s'épanouir ou inversement
SupprimerOuah la vache! J'ai dû m'absenter un moment de la blogo passke débordée de travail, je reviens, et j'ai plein de billets en retard à lire! Ton analyse est en tout cas très juste, on est en train de sa faire entuber par les bons pères!
RépondreSupprimerOn est en train de se faire entuber par la société tout entière!!!
SupprimerJ'adore ton article ! Il est tellement vrai ! Ils sont en train de nous renvoyer dans les couches et qu'est ce qu'on fait ? On applaudit des deux mains et on dit encore parce qu'on veut être différentes de nos mères ...
RépondreSupprimerSuper super billet!!!
RépondreSupprimerAnalyse hyper juste!J'ai parfois moi aussi le sentiment de me faire avoir quelque part: certes je suis ravie d'être à la maison pour profiter de mes loulous mais à la base, j'ai arrêté de bosser parce que financièrement, je "gagnais" plus d'argent en restant à la maison que de retourner bosser.Dur dur quand on a fait des études longues...c'est super ambivalent, j'ai du mal à trouver ma place, on nous dit oui les filles vous avez le choix mais est-ce un réel choix??
Je me pose la question...
En tout cas, j'aime beaucoup ton billet, je m'y reconnais à 200%;-))