Il y a des "modes" de combats et d'investissements. Il y a eu le sida, le cancer du sein, il y a quelques mois c'était la tauromachie, aujourd'hui c'est la claque, la fessée, las châtiments corporelles donc.
Je ne donne pas de fessée. Ou disons que je n'en donne plus.
Pour autant je n'associe pas la claque vu dans ce spot et les tapettes sur les fesses que j'ai pu donner. Mais n’arrêtez pas de lire maintenant ulcéré par ce que je viens d'écrire parce que ce n'est pas pour autant que je ne suis pas pour la fessée.
Ni contre d’ailleurs. "Ah mais c'est quoi alors???"
En fait ce qui m'inquiète c'est comment on y arrive.
Analysons la première fessée que j'ai donné à ma fille.
Eloïse a 15 mois, nous venons de déménager, je viens de rentrer de mon boulot, je suis crevée. Comme d'habitude je suis seule avec ma fille, jusqu'à 21h00, mon mari ne rentrant pas avant. D'ailleurs je suis dans une période où je vais encore très mal: ma grand mère est de plus en plus malade, mon boulot va mal, je me sens très seule dans ce village où je connais peu de monde, et les premiers pas de ma fille sont pour elle les expériences de toutes ses découvertes et la suivre m'épuise.
Je pense à aller consulter mais sans permis avec un enfant en bas age et pas vraiment de moyen de garde à part mes beaux parents, je ne vois pas trop comment faire... bref tout me semble compliqué.
Je parcours internet pour discuter avec mes copines, seul lien social du moment.
Ce soir là, donc, j'en ai gros sur la patate. Et Eloïse est déchainé. Au moment où je lui refuse de jouer avec la souris de l'ordinateur, je me prend une baffe dans la tronche. Une vraie baffe, voulue et pas donner de main morte avec ses petites mains de 15 mois.
C'est la goutte d'eau qui a fait déborder mon vase. Une petite claque sur la couche est partie. Je sais bien qu'elle n'a pas eu mal, voir, qu'elle n'a rien sentie, mais le geste est partie, et je me rend compte que malgré toutes mes convictions je suis capable de faire CA!
Je l'emmène dans sa chambre et je lui explique que je suis très en colère, que je reviendrais quand je serais calmée.
J'ai compris qu'il était temps d'en venir aux punitions, pour lui faire comprendre quand elle va trop loin.
Puis ma réflexion m'a amené à penser, à repenser ma façon de faire. Depuis nous avons mis en place des petits bonhommes gentils et des petits bonhommes méchants qui symbolisent bêtises et bonnes actions. Au bout de 5 bonnes actions, Eloïse a le droit à un cadeau pendant les courses. Au bout de 5 bonhommes méchants, c'est une punition. Tout est très bien compris par Eloïse et nous nous rendons compte qu'elle sait très bien faire le point sur ses bêtises et ses bonnes actions. Proposant elle-même parfois de mettre l'un ou l'autre.
Mais voilà. Moi j'ai lu, j'ai fait des études d'éduc, j'ai appris, vu, compris comment une fessée est aussi l'aboutissement d'un "je ne contrôle plus rien". On ma donné des outils, et des techniques éducatives, et en plus, j'ai de la chance j'ai une enfant hyper facile...
Mais comme dirait l'autre, quand on a un enfant il n'y a pas de mode d’emploi hein! Alors que ce serait-il passé si j'avais eu des parents qui m'avait élevé avec une "petite" fessée de temps en temps. Que ce serait-il passé si j'avais été vraiment seule, sans cette apprentissage et désœuvrée face à cette enfant qui ne m'écoutait pas.
Et surtout comment aurais-je vécu ce spot hyper culpabilisant, qui ne propose pas de solution, mais qui dit juste "c'est mal"!
On vit dans une société où tout le monde semble savoir mieux que vous comment élever votre enfant. Avouez! Combien d'entre vous n'ont jamais entendu "il faut faire comme ça". On en perd tout sens commun, courant les spécialistes et les psys qui se raccordent le mieux à notre paix intérieur, et qui justifient nos actes.
Mais des vrais professionnels, compétants, de l'éducation, vous n'en rencontrez que quand vous êtes totalement défaillant. Vous avez bien la PMI pour la petite enfance, mais ensuite?
Alors l'idée de ne plus donner de fessée soit. Mais que propose t-on aux mamans et aux papas à la place?
Voilà, au lieu de dépenser des mille et des cents dans des films qui à mon sens ne sont là que pour créer de la bonne ou de la mauvaise conscience, je pense qu'il serait bon de former des professionnels, des maisons vertes pour accompagner et rassurer les jeunes parents. Et surtout, de dédramatiser, et de trouver d'autres solutions.... qui nous conviennent.
| Et c'est mon pavé dans la mare pour la mère Cane |
Oh oui, un accompagnement serait bien mieux !
RépondreSupprimerJ'ai été élevée à la fessée, je ne l'ai remise vraiment en cause il y a peu. Avant, je savais que ce n'était pas une solution en soi. Je culpabilisais parce que c'est 'pas bien'. Mais que faire d'autre ? Se laisser 'bouffer'?
Finalement, j'ai pris une résolution. Ca n'arriverait plus. C'était pourtant pas méchant, comme toi, une claque sur la couche, qui ne fait pas mal. Qui sert pas à grand chose non plus d'ailleurs. Parce que c'était l'escalade. Depuis que j'ai arrêté, le climat à la maison est beaucoup plus détendu.
Maintenant, reste mon homme que j'ai du mal à faire arrêter. j'ai fini par sortir l'argument le plus censé que j'ai : si entre nous, on ne se frappe pas, parce qu'on s'aime et qu'on se respecte, il n'y a aucune raison de frapper notre enfant. Il commence à comprendre...!
enfin bref, j'ai eu la chance d'avoir mes copines blogueuses qui m'ont conseillé des livres et des façon de faire. Ca serait tellement bien que tout le monde ait droit à ce genre chose !
Merci pour ce pavé et désolée de raconter ma vie x)
C'est bien que tu racontes ta vie parce que justement ça montre que quand on est accompagné on fait des choix qui sont plus adaptés. Juste ça ne sert à rien de culpabiliser les gens
SupprimerMerci beaucoup pour ce billet. Ce spot n'apporte aucune solution et c'est bien dommage.
RépondreSupprimerMoi, je trouve qu'il a une différence entre une bonne claque, une grosse fessée et une petite tapette sur la main ou la couche.
Chez nous c'est le coin pour réfléchir ou l'isolation en cas de grosse colère.
Après il m'arrive aussi d'être dépassée. Dans ce cas là je m'isole un moment en étant sûre qu'ils soient sans danger (solution proposée par la sage femme lors de mon 1er accouchement, s'il votre bébé hurle et que vous n'en pouver plus, mettez le dans son lit et fermez la porte). Merci Mme la Sage Femme.
Bises
Ciloucr
Vos temoignages montrent que plus on est accompagnée, plus on fait des choix adaptés... Ce qui créé la violence, la fessée, c'est l'isolement, la fatigue, le manque de soutien...
SupprimerCe spot n'apporte pas de solutions, certes, mais je ne pense pas que c'était son but. Je ne l'ai pas du tout lu de cette manière (culpabilisation, moralisation) mais comme une déplacement de point de vue. Le spot recentre sur le vécu de l'enfant et non le ressenti du parent. Et justement, dans ces fois où l'on est dépassé, c'est notre ressenti qui passe en premier, notre colère et notre énervement. Et une claque qui nous semble petite à nous, n'est pas forcément petite pour l'enfant qui la reçoit ou la ressent (en plus, je déteste la claque sur la joue que je trouve très humiliante, n'en déplaise à certains). En fait, j'ai compris ce spot comme celui sur les limites d'âge à la télévision : un petit garçon regarde la télé avec son père (la caméra est centrée sur eux) et on entend en fond sonore la bande son du film. Tout à coup, un coup de feu retentit, et la réaction du petit garçon montre l'intensité avec laquelle il reçoit ce coup de feu (car on a vraiment l'impression qu'il le reçoit). Je ne me souviens plus exactement du slogan, mais il voulait dire que les enfants ne voyaient pas la même chose que nous et ne ressentaient pas les choses de la même façon que nous. C'est, pour moi, le sens de ce spot sur la claque. Pour nous, c'est une petite claque, n'oublions pas que ce n'est pas le cas pour eux. Parce que tu as l'air d'être quelqu'un qui se poser ce genre de question, et les gens qui t'entourent sûrement aussi. Mais le nombre de parents pour qui la fessée est salutaire et anodine est effrayant et je pense que c'est à eux que s'adresse en priorité ce post. Et si cela peut leur faire se poser des questions, même 30 secondes, c'est déjà bien.
RépondreSupprimerJ'ai bien compris le sens du spot Marie, mais ça ne règle pas la question de l’humanité des gens, de la solitude et l'isolement. Parce que là le spot se met à la place de l'enfant, mais qui se met à la place du parent??? Ce n'est pas du tout, à mon sens comme le spot sur la télévision. Parce que ce sopt là relève du bon sens, sans mettre en cause d'autres facteur comme la fatigue l'isolement voire la dépression... Ce n'est pas un spot de 28s qui changer celà! Je pense que au contraire, un parent déjà esseulé va se dire "olala mais je suis un mauvais parent". Mais vers qui se tourner? Personne... Alors je dis juste, avant de diabolisé la fessé, même si je ne suis pas pour, je pense qu'il faudrait avant, aider les parents qui sont enfermés dans ce mode d'éducation
SupprimerJe suis bien d'accord avec toi, après c'est un peu à la volonté de chacun, certains même informé ne changeront d'avis, d'autres ne veulent pas être informé, d'autres ne chercheront ni à aller dans des groupes de soutien ni à regarder sur internet.
RépondreSupprimerJ'ai été élevé avec des punitions corporelles, je n'ai jamais été trop choquée par la chose (sauf la fois où j'ai pris des coups de pied dans tout le corps), mais en devenant maman je me suis posée des questions et je me suis renseignée, c'est un peu à la responsabilité de chacun de faire cela en acceptant de devenir parent.
Je pense qu'en angleterre, de ce que j'ai pu voir les premiers mois de vie de ma fille, il y a beaucoup d'aide, de groupe, de centre de soutien et c'est vrai que ça c'est pas mal pour échanger et discuter.
Une fessée ne me semble vraiment pas grâve, il y a un âge où les explications ne servent à rien ("attention, ne fais pas ça, tu vas te faire mal" à un âge où les enfants se croient immortels...) et où la réaction urgente est nécessaire, elle est vexante pour l'enfant mais pas douloureuse.
RépondreSupprimerUne de mes amies était très partisanne de "tout explication" ; malheureusement, la fatigue, les difficultés de couples, et le comportement toujours plus "enfant-roi" de ses petits l'ont -malheureusement- fait beaucoup changer de comportement : tout à coup les giffles pleuvaient accompagnées de hurlements.
A vouloir trop faire l'ange, on finit par faire la bête je pense.
Je ne trouve pas que c'est à la société d'éduquer les enfants, mais bien à leurs parents.
Je suis une maman qu'on peut qualifier de sévère, mais je pense que plus on est strict sur ce qui est essentiel (dans mon cas la sécurité, la politesse) moins les dérapages sont possibles...