Ça fait longtemps que je voulais écrire cette article et je n'y arrivais pas. Suite, au diverses manif pour le mariage gay, pour le soutient au droit à l'avortement, je me suis sentie un poil mal à l'aise et le cul entre deux chaises. Et j'ai un gros cul, pour autant, ce n'est pas si confortable d'avoir le cul entre deux chaises.
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Et c'est mon pavé dans la mare pour la mère cane |
Comment vous dire?
Il fallait choisir son camps. Soit tu es pour, soit tu es contre. Soit tu es homophobe, soit tu ne penses pas aux enfants. Soit tu es catho extrémistes, soit une tueuse d'enfant. Bref. Autant vous dire qu'avec mon cul entre deux chaises, je pouvais AUSSI finir écartelée...
Pour tout vous dire, si un jour ma fille m’annonçait qu'elle était lesbienne, non je ne sauterais pas de joie. Oui, je pense qu'elle pourrait être heureuse, et je ne lui dirais rien de mes questionnements et de ma deception. Mais oui, je pense qu'il me faudrait un temps pour digérer, un temps pour faire le deuil de ce dont je rêve pour moi. Egoïste hein? Oui, je crois qu'on l'est tous un peu quand on a des enfants.
Oui je pense que je serais plus heureuse de savoir qu'elle est tombée enceinte naturellement que de savoir que de toute façon, quoiqu'il arrive elle devra passer soit par l'adoption, soit par la PME, deux parcours plus difficiles et plus long que pour une procréation classique. Ça ne rendra pas sa maternité moins belle, moins méritée, mais je devrais d'emblée effacer cette possibilité d'une grossesse naturelle pour ma fille.
Et puis, pour le mariage, il en va de même. Je suis comme toutes les mamans, qui rêvent de robe blanche, dragée, et flonflons... Mais dans ma tête, c'est un homme à son bras. Ce n'est pas que c'est mieux, c'est que je suis bêtement victime des stéréotypes qu'on m'a bien souvent offert dans mon enfance, et, même si c'est difficile de l'admettre, ou je devrais faire le deuil de cela... Ne jamais rien en dire à ma fille, ce sera mon seul crédo. Ce travail, je le ferais parce que pour l'instant, je n'arrive pas à l'envisager, ce n'est pas comme ça qu'on m'a éduquée. Je dois défaire ce qu'on m'a appris pour mieux accepter ma fille telle qu'elle sera.
Il en va de même pour l'avortement. Je ne suis pas pour. Pas contre non plus. L'avortement est une solution de recours, quand on n'a plus d'autres choix. J'en sais quelque chose. Je crois que oui, il vaut mieux avorter que d'élever un enfant quand on ne s'en sent pas capable pour une raison économique, physique, morale. Chacun son histoire. Avorter 12 fois, il y a quelque chose de choquant c'est sur. Mais je me demande toujours comment on en arrive là? Et qui suis-je pour juger?
Mes positionnements ne sont donc pas aussi tranché que cela... Il y a même des questions au sujet de la PMA qui me choquent. Comme par exemple, peut-on proposé la PMA à des femmes de plus de 50 ans, étant donné que naturellement, une femme ne peut plus avoir d'enfant à cet âge là. Qu'en est-il d'un enfant de 15 ans qui a des parents de 60, 70 ans? D'un enfant qui perd ses parents à 18 ou 25 ans? Oui ça me pose questions (autant du coté des hommes, que des femmes d'ailleurs...)
De même, la question des mères porteuses, me posent toujours un problème. Le commerce du corps féminin est un sujet tabou. Que ce soit le sexe ou le ventre, ne fait pour moi aucune différence. Porter un enfant avec tout ce que ça comporte comme risque douleurs, et attachement, c'est quand même quelque chose de particuliers...
Et alors?
Oui tout ça me pose des questions personnelles et évidentes. Mais qui suis-je pour décidé pour les autres? Non, je n'irais pas militer pour la PMA pour tous, pour les mères porteuses mais qui suis-je pour militer contre??
Ce qui est condamnable dans toutes ces prises de décisions, ces manifestation pour tous, ces oppositions, c'est qu'on milite contre les droits autres. Il est, à mon sens, très différent de penser que ce n'est pas une avancée de proposer à une femme de 56 ans de faire un enfant par PMA, et descendre dans la rue et militer pour ne pas que ça se fasse, que ça existe.
Si d'autres peuvent avoir des droits et que des gens compétents et après études et réflexions pensent qu'on peut leur donner ces droits alors, je peux penser que c'est un tort sans me positionner "contre". D'ailleurs, pourquoi penserais-je mieux qu'eux? Qui suis-je pour avoir un avis qui compterait plus dans la balance? Une éducation? des siècles à penser comme cela? Et si c'était moi qui me trompais?
Car je ne connais pas la vie ni l'avis de ceux et celles pour qui c'est nécessaire, vitale. Et ma position "intellectuelle", ne concerne que mon histoire et mon éducation...
Ce qui me choque, et je m'aperçois que beaucoup pensent comme ça, c'est qu'on pense souvent que notre point de vue est le bon. Que nous savons quoi faire pour que l'humanité tourne dans le bon sens, alors que la vérité n'existe pas. Il y autant d'avis qu'il y a de gens, autant de vérités que d'humain, et c'est comme ça que tourne la terre. C'est une affaire de culture, d'éducation, d'apprentissage... Il faut parfois savoir tout remettre en question. Et si on n'y arrive pas, au moins admettre que d'autres ont le droit de penser ainsi et de militer pour leur propre vie.
Tant qu'on pense que la meilleure façon de marcher est la notre, et qu'on lutte pour que chacun marche à notre rythme, c'est le monde qu'on empêche de fonctionner...
Tu as bouffé du Julie ??? LOL ! Ce billet me perturbe venant de toi! Après je suis à 100% d'accord sur le fait que chaque situation est différente! Et surtout je me demande à quel moment on prend vraiment en compte l'avis des intéressés ???
RépondreSupprimerahahahaha... bah oui! On peut militer spour le droit des autres sans vraiment être sure que c'est la meilleure solution pour tous... Devons-nous penser comme tout le monde??? C'est le fond de mon billet volontairement provocateur. L'histoire c'est surtout de dire, qu'entre se poser des question et militer contre, il y a une marge. mais on peut aussi laisser les gens se poser des questions et ne pas les ranger dans des cases pour autant non?
SupprimerJ'ai jamais aimé les cases! Je hais ça même! Parce qu'au fond, les cases c'est enfermant! Et je pense aussi qu'on devrait parfois penser qu'on a qu'une vie...et qu'il y a que les cons qui ne changent pas d'avis! ;o)
RépondreSupprimerBien d'accord mais parfois j'ai l'impression que c'est difficile de penser autrement
RépondreSupprimerJ'aime ce billet et en même temps je me demande si le fait d'etre entre deux fait avancer les choses ... Je me demande si les gens n'en viennent pas à l'extrémisme de peur de ne pas être écoutés et qu'en tapant fort, ils le sont...
RépondreSupprimerJe suis simplement pour le droit de tout à chacun de vivre sa vie sans le jugement de l'autre et avec les mêmes droits et devoir que sont voisin
En fait c'est justement l'idée de ce billet: Ce n'est pas parce qu'on ne comprend pas ou qu'on se questionne sur un sujet qu'on a le droit de militer CONTRE le droit des autres...
RépondreSupprimerOk, chacun pense et fait ce qu'il veut, c'est officiel, c'est ça la règle actuelle.
RépondreSupprimerEnsuite, préférer que ta fille se marie avec un homme, c'est comme mettre le zizi de papa dans maman pour concevoir un enfant, ben... ce n'est pas un stéréotype, ça me semble plutôt naturel.
Alors mon coup de gueule du moment, c'est qu'on veut du bio pour tout : les cultures, engrais, les légumes dans l'assiette, du boeuf qui mange de la vraie herbe... mais ça, c'est pas des stéréotype. Par contre, pour ce qui est de l'Homme (et de la femme, bien sûr. Encore un réflexe stéréotypé), la nature, c'est mal !
Je suis le seul à penser différemment ? (oui, donc, extrémiste, forcément)
Déjà tu as de la chance je ne publie jamais les anonymes parce que j'aime la clareté sur mon blog. Deuxio: je n'ai jamais été pour le bio. Oui je pense qu'on peut faire différemment. Troisio: qui a dit que la nature était un homme et une femme? La bible? Mais on sait aussi que c'est un livre de moral qui a été écrit pour des raison de survie de l'homme. Aujourd'hui on peut faire autrement. Alors quand ça gène c'eest peut-être aussi nous que ça gène. Oui on peut penser différement c'est tout le propos de mon écrit. Mais militer parce qu'on pense détenir la vérité, ce n'est pas possible. On peut aussi penser que c'est notre avis et laisser ceux qui sont concerné décider pour eux. ça ne change pas ma vie ni celle de ma fille. Laissons les décider pour eux...
SupprimerMerci d'avoir publié ma réponse. J'ai pris le profile anonyme car je n'en ai pas d'autre, je ne touche pas à facebook et autres ; je préfère me conserver une bonne part de vraie vie.
SupprimerEt bravo pour ton blog et ses tranches de vraie vie aussi !
Pour en revenir à tout ça, j'étais (à l'adolescence) et reste un fan de science-fiction. J'adore ça, les spéculations sur la vie, les possibles mondes et futurs (à lire "les langages de Pao" de Jack Vance). Mais quand la vie réelle, notre monde, commence à ressembler à de la science fiction (1984, le meilleur des monde), là, ça me fait peur. C'est tout.
Nico
L'homosexualité existe depuis que l'homme existe, le reconnaitre, et leur donner le droit à la vie c'est le donner le droit d'être libre. Tout ce sque je demande c'est qu'on nous laisse aussi le temps d'accepter...
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