Ce soir, je me suis disputée avec chérie. Une dispute tout bête à cause d'un jean pas lavé. Je suis fatiguée, il est fatigué, les mots fusent. Puis je ne sais pas trop comment, il en est venu à me traiter de "conne" et je lui ai répondu "ta gueule".
Puis, soudainement, l’œuf en chocolat qui était dans sa paume à voltigé au dessus de la table basse pour atterrir dans mes cotes gauches.
Soufflée par son propre geste, chéri déguerpi. Moi, je suis hors de moi.
Plus jeune, j'ai connu la violence conjugale. La vraie. Le poing jeté contre votre joue, le mec qui vous humilie en public, qui vous enferme dans une chambre noir pendant tout une nuit alors que vous venez de lui parler de votre phobie de l'obscurité... Je sais.
Je sais que chéri n'a rien à voir avec cette violence là, la violence de l'homme fou, pervers, qui entretien avec vous une dépendance pour que sa proie ne le lâche pas. Être la souris dans les pattes du chat et attendre ou la mort ou la possibilité de fuir.
Chéri est différent de tout ça. Pas un acte de violence en cinq ans, pas d'humiliation et plutôt le besoin que je lui montre que j'ai besoin de lui, au lieu de créer une dépendance.
A tête reposée, après les explications avec chéri, ses excuses, je me pose quand même la question. Ce "dérapage", est un acte violent. Tellement violent qu'il me renvoi à des souvenirs que je n'ai pas envie d'aborder, des souvenirs tellement douloureux que le jours où je suis partie, je me suis fait un tatouage pour me souvenir de mon indépendance, de ma liberté. Pour me souvenir que malgré ce qu'il m'a fait croire, la porte est toujours ouverte pour fuir.
Ce soir dans la colère j'ai failli prendre ma fille et me barrer. Puis je me suis souvenu que tout ça n'avait pas vraiment de rapport avec ce que j'avais vécu. Mais quand même... Il me reste ce "mais quand même" dans la tête et cette question lancinante...
Parce que même si je n'ai pas eu mal, même si demain je n'y penserais plus, où commence la violence conjugale? Dans les mots? Dans les actes?
A quel moment décide t-on que c'est suffisamment grave pour partir? A quel moment a t-on peur?
Ce soir, je vais dormir avec chéri, je lui pardonne, c'était un acte de fatigue, de colère, et il s'en veut plus à lui-même que je ne lui en veux. Mais ce n'est pas un acte sans conséquence, parce que ce soir en me couchant, je crois que malgré tout, pour quelques temps encore, j'aurais du mal à avoir confiance en lui...
Pour répondre à ta question : je ne sais pas. Mais je pense qu'elle s'arrête quand on en parle. Le dialogue.
RépondreSupprimerSuper ! Tout d'abord ne pas faire d'amalgame avec le passé (même si c'est parfois tentant) qui pousse par réflexe, par peur à s'enfermer. Comme tu le dis si bien "je lui pardonne". Prenez le temps de vous reparler de ce moment (après avoir fait passer les émotions), de ce qui t'a blessé, pour que le pardon soit sincère profond et qu'il vous donne les moyens de vous refaire CONFIANCE. Profites en aussi pour lui dire, ou lui redire ce que tu aimes vraiment en lui, parle lui de ses qualités ! La confiance est je crois que c'est une des principales clefs de la réussite d'un couple. Courage à vous !
RépondreSupprimerDahu
J'avoue ne pas savoir quand ça commence. Je n'ai pas vécu ce que tu décris. J'ai connu des mères de famille qui portaient des traces. J'entendais les femmes parler entre elles. Ce que j'en retiens, c'est qu'il n'y a pas que la violence physique. Parfois les mots sont encore plus meurtriers et poussent les gens au pire. Ton chéri m'a l'air d'être un homme solide il a balancé un œuf en chocolat ^^ Il aurait pu balancer autre chose. Je crois que le geste était violent mais pas dans le but de te faire mal. Je crois que c'est là la différence. Dans violence conjugale il y a l'envie de faire souffrir l'autre.
RépondreSupprimerBen la violence verbale déjà, c'est jamais agréable mais je crois que vous étiez à bout tous les deux, donc ... pas d'inquiétude à avoir si vous avez réparé et parlé de ça.
RépondreSupprimerJe suis désolée de ce qui t'es arrivé. C'est très triste.
La violence n'était pas sur l'acte de chéri, la question c'est de se demander si, nous, dans la vie de tout les jours (vous, moi, chéris...) sommes violents finalement, et quand cela balance du coté irréversible? Je crois que je n'ai aps été très clair dans mes propos...
RépondreSupprimerJe ne sais pas : je n'ai pas connu ça ni de près ni de loin. Tout ce que je sais, c'est ce que disait mon arrière grand-mère à chacune de ses filles avant qu'elle ne se marie : à la première claque, tu te barres ...
RépondreSupprimerJe te fais confiance pour être vigilante ma belle et je suis désolée d'apprendre que tu en as été victime.
La violence conjugale c est quand elle arrive sans raison ! quand y a pas de fautes de la part de l autre ! elle arrive bing, les coups aussi sans prévenir !
RépondreSupprimerLà c est pas de la violence c est une réaction de quelqu un à bout, un geste impulsive qui avait une " raison " !
Tu dis avoir du mal à refaire confiance mais lui aussi je pense du coup ! car de ton côté aussi les mots ont fusés !
Vous en avez parlé, il s est excusé de ses mots et gestes mais toi ? t es tu excusée aussi de ta réaction de tes mots ? si c est le cas, si vous en avez parlé, désamorcé faut maintenant ne plus faire revenir ça sur le tapis !
Pâques 2012 est parti vive le prochain lol donc l oeuf faut le bouffer et bouffer avec lui ce qu il représente !
La violence conjugale, elle n'est pas seulement physique parfois, elle est aussi (et de plus en plus psychologique)! L'essentiel reste le dialogue!
RépondreSupprimerTu sais on passe tous par des moments difficiles dans la vie de couple, c'est normal, et qq part ça prouve que le couple se questionne.
La violence conjugale elle ne doit pas être quotidienne, elle ne doit pas faire écho en toi comme une violence, ressentie comme telle elle est violence!
Perso j'aurais ramassé le chocolat et j'aurais dit "merci, justement j'allais en prendre un!" LOL!
Pour ce qui est de la violence en général, j'y suis en plein avec le décès de Cédric, donc je t'avoue qu'en ce moment je suis plutôt du côté "RAGE" envers la société actuelle!
Puis y a aussi l indifférence qui peut être violente !
RépondreSupprimerNous avons tous notre passé ! il joue sur nos relations de couple !
Là ou une femme ayant connu la violence va se questionner une autre ne l ayant pas connu ne se posera même pas la question tellement l acte de se disputer est banal dans les couples !
c est comme ceux qui ont été trompé ! le simple fait que leur femme rentre 10 mns plus tard du boulot va leur donner un sentiment de malaise, là même ou d autre ne verront même pas ce retard !
Nous avons nos passés avec nos blessures mais ils ne faut que cela se reporte systématiquement sur les actes de notre présent !
Moi je ne sais pas où elle commence et je ne sais pas plus pourquoi...
RépondreSupprimerPerso j'en ai peur et je sais après avoir vu les dégats dans mon entourage que je prendrai la poudre d'escampette en passant par le poste de police à la première violence !!
Là, je n'ai pas ressenti de violence, juste de l'excès de fatigue, du stress...
Il faut vraiment mettre les choses à plat et discuter afin de tourner la page en ayant dit les mots !
Je te comprends totalement. Moi aussi j'ai vécue la violence d'abord en spectatrice (grandir dans un couple en guerre c'est pas tout rose) puis avec mon ex. Quand tu as ce vécu là, il est tout à fait normal qu'un geste, qui peu paraître anodin pour la plupart des gens, peut remettre en question toute la confiance que tu as mis en l'autre.
RépondreSupprimerJe suis quelqu'un qui, certainement à cause de ce vécu, n'arrive pas à gérer les disputes. De nombreuse fois, quand on se dispute Chewy et moi, j'ai voulu partir. Juste parce que je n'arrive pas.
Je pense que la violence est pire encore quand elle est verbale, parce qu'elle ne se voit pas et traiter quelqu'un, l'abaisser plus bas que terre, a des répercussion bien plus grave sur la personne qui en est victime qu'une simple gifle parce qu'on perd ses moyens.
Cela dit on ne devrait même pas avoir à pardonner une gifle si tu vois ce que je veux dire.
Quand à ta question où commence la violence, je pense qu'elle commence quand l'insulte et la véhémence sont les seules réponses apportées.