Il y a quelques jours j'ai publié un article sur le 17 novembre prochain. C'est drôle car j'ai eu beaucoup de retour plus ou moins (ou pas) d'accord avec moi. Et puis, je me suis demandé pourquoi je m'étais emballée comme ça? Alors que j'aime les combats, les engagements, pourquoi celui-ci m'énervait, alors même qu'il est le soulèvement du peuple que je demande, que j'attends.
Et puis je suis tombé sur ce documentaire sur Netflix: "Les féministes, à quoi pensaient-elles?". En écoutant ces femmes d'une soixantaine d'année, j'ai été surprise. Tout en parlant d'elles, de ce qui les a poussé à devenir féministes, de ce qui à parfois épousé ce combat, elles ont toutes pour motivation de se battre pour elles et pour les générations à venir. Elles parlent de leurs propres filles, des autres femmes et même parfois de leurs mères.
Il y a quelque chose dans ce combat, quelque chose d'une lutte pour l'avenir, pour les autres, pour être dans un monde plus égalitaire. C'est très beau ce combat. Il n'y a pas de lutte "contre", il n'y a que l'espérance d'un monde meilleure.
Aujourd'hui, on descend moins dans la rue. Pas parce qu'il y a moins à combattre. Parce qu'on a sans doute trop de confort. Et donc trop à perdre. On bénéficie énormément des combats de nos parents, de nos grands parents: la liberté, l'égalité, manger à notre faim, être soigné gratuitement. Alors se battre pour le reste est-ce qu'on ne risque pas de perdre ce que l'on ne s'est même pas donner la peine de gagner.
Parce que la question de se battre pour la baisse du prix de l'essence est là. Il s'agit (dans la plupart des cas. je ne parle pas des gens, comme moi qui vivent dans des lieux paumés et qui on besoin de leurs voitures pour sortir de chez eux), de perdre ce qui nous reste finalement: notre confort. Mais ce qui m'inquiète, c'est que finalement, nous ne nous battons plus que pour ce que l'on risque de perdre... Et plus du tout pour ce que l'on voudrait gagner...
Et si on commence à ne plus vouloir se battre pour les miettes de pains et non plus pour la baguette entière, alors que va t-il se passer demain? Que va t-il se passer quand on aura totalement oublié ce qu'est un engagement? Quand l'idée que celui qui se plaint est un faignant, un mesquin, un incompétent, sera tellement généraliser que l'on sera obligé de se taire même quand on nous obligera à aller travailler le dimanche?
Je suis inquiète de voir que les dernières motivations de ceux qui se battent encore, soient juste de se protéger des derniers avantages que l'on peut gratter... Et de voir que l'on se bat dorénavant pour notre confort plutôt que pour nos droits....
Je suis inquiète de l'image que l'on donne à nos enfants, à qui l'on refuse la révolte, à qui l'on préfère donner ce qu'ils veulent de peur qu'ils souffrent de frustrations...
Peut être que je suis une fille trop inquiète. Peut être devrais je leur faire confiance, ou nous faire confiance... Mais tout de même...
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Pleins de petit mots Jito!