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mercredi 28 juin 2023

De la culture bordel!!


Quand j’étais prof il y a une Ecole où j’ai adoré travailler. D’abord, parce que j’ai adoré, cette équipe, d’instit, investie, dévouée, et soudée. Mais aussi parce que c’était une école où il y avait beaucoup de mélange, des familles plutôt aisées, côtoyaient des familles, avec de gros problèmes sociaux, est très pauvres. 

Pour beaucoup de Familles, la lecture, la culture, n’était pas une priorité. Elle ne faisait même pas partie de leur éducation, de leurs valeurs. Il était donc du rôle de l’école, d’enseigner et d’interroger, autour de la lecture, de la peinture, ou même de la danse, ou du cinéma.

J’avais à cette époque, une classe de CE1/CM1. J’avais remarqué  parmi mes grands, quelques élèves, qui ne maîtrisais pas du tout la lecture. Et d’autres, qui manifestaient un profond dégoût pour celle-ci.

Il se trouvait, que le mardi après-midi, je devais les accompagner à la piscine. Sauf que entre l’entrée en classe et le départ de la piscine il y avait exactement 15 minutes, qu’il fallait que je remplisse d’une manière ou d’une autre. M’est venue alors l’idée, de le raconter des histoires. De leur lire des classiques, des livres qui m’avait plu lorsque j’étais enfant. Mon choix se portait alors sur « Charlie et la chocolaterie », de Roald Dahl.

Chaque mardi, nous avions donc ce rituel ensemble, où je leur lisait un chapitre de Charlie et la chocolaterie. Ils attendaient ce moment avec impatience, et j’avais très peu de mal à leur demander de se calmer et de s’asseoir dans le silence.

Puis sont arrivé les vacances de Noël. Les élèves ont commencé à manifester de la déception puisque ils devaient attendre pour savoir ce qui allait se passer après ce chapitre. J’avais évidemment cherché à ce que l’histoire s’arrête à  un moment propice, créant un véritable Cliff Hunger qui leur demandait d’attendre 15 jours.

« Mais Maitresse ! Tu ne peux pas nous laisser comme ça. »
Je leur soutenais, que nous n’avions pas le choix, puisque les vacances étaient là et qu’ils avaient deux solutions s’ils voulaient connaître la suite de l’histoire: soit revenir pendant les vacances, soit acheter le Livre et lire eux-mêmes la suite de l’histoire.

J’avoue que j’étais un peu sceptique sur ma stratégie. Pourtant, au retour de vacances, quelle ne fut pas ma surprise, le découvrir qu’un peu plus de la moitié de la classe avait en effet acheter Charlie et la chocolaterie et avait avancé dans l’histoire. Ma plus grande surprise, fut que ce n’était pas nécessairement les élèves ayant une plus grande aisance de lecture qui avait fait l’effort d’ acheter le livre. Et j’avoue que savoir que apprendre que Sirine qui était une des enfants les plus en difficulté, apprendre qu’elle l’avait commender pour Noël, m’a achever dans ma fierté de maîtresse. 

Si je vous raconte ça, ici, ce n’est pas pour me vanter, ou montrer le travail extraordinaire que je faisais lorsque j’étais professeur des écoles (sinon, vous pensez bien qu’ils m’auraient gardé. Dieu, merci ils ne se sont pas rendu compte…. Lol). 
 Si je vous raconte cela, c’est que je pense que la pierre angulaire des apprentissages, de la réflexion, c’est la culture. Si tu t’intéresses aux livres, à l’art…  c’est que tu acceptes que ton esprit s’ouvre, que ton cerveau marche, et que tu sais où accepte d’apprendre à analyser ce que tu vois. Tu es donc moins susceptible d’être victime de TF1, BFM, et consorts.

Ce qui m’effraie aujourd’hui, c’est que, quand je vois le fait divers qui anime la télévision, les médias, les réseaux sociaux,… ce qui m’effraie, c’est que on nous abreuve d’image, d’analyse des autres, et que finalement nous-mêmes abandonnons l’analyse de cette atrocité. Il faut avoir un point de vue, instantané, du bon côté, nourri par des images toutes plus violentes et choquantes les unes que les autres.

Nous sommes dans une société où il faut penser vite, analyser vite, ou déjà la télévision, les réseaux sociaux, nous donne l’analyse et quoi penser. Et je trouve ça tellement dangereux et cela me fait tellement peur, que les médias, et bientôt les intelligences artificielles pense et penseront à notre place.

Je crois que si nous laissons la chance aux autres, de penser à notre place, au-delà d’une fin du monde promise par une écologie inquiétante, une évolution de l’ultralibéralisme dévastateur pour l’humanité et la planète, si nous laissons une chance aux autres de penser à notre place, alors ce sera toujours en leur faveur. Et là, on peut s’assurer d’une vraie fin du monde. Ce sera même sans doute pire, car nous serons vivant, mais dans l’instinct, incapable de penser un capable d’agir, et tout cela nous mènera notre perte.

La seule solution c’est de recommencer à lire, à aller au cinéma, au musée. Quite a détester Picasso ou la princesse de Clèves… peu importe mais argumentons, réfléchissons! Et apprenons ça à nos enfants! Éteignons nos télés, recommençons à lire la presse… et donnons le goût de la curiosité à nos enfants! A nos ados! Ils vont nous détester maintenant mais plus tard on se félicitera d’avoir sauver le monde .


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