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samedi 8 juillet 2023

Mon travail a de la valeur


« Je ne suis QUE assistante maternelle » : ces phrases qui me blessent (et pourquoi il faut les déconstruire)






Cette semaine, à deux reprises, on m’a remise « à ma place » parce que je ne suis que assistante maternelle.


Je sais que je suis épuisée en cette fin d’année, que ma sensibilité est à vif et que mon manque de retenue est exacerbé… mais j’avoue : je n’en peux plus d’entendre ce genre de remarques.


On me dit souvent : « Oh là là, m’occuper de quatre enfants tous les jours ? Moi je ne pourrais pas. » Mais ce que les gens ignorent, c’est que ça… ce n’est que le haut de l’iceberg. Réduire mon travail à garder des enfants, c’est comme réduire celui d’un enseignant à rester en classe, ou celui d’un cuisinier à préparer des plats. Mon métier, c’est bien plus que ça. Et non, quand je ferme la porte le soir, ce n’est pas fini.





🕰 Une journée « classique » ? Pas vraiment.



Évidemment, il y a la partie visible de mon travail :


  • 8h30 : accueil des enfants (cette année je commence tard, l’an prochain je devrai me lever une demi-heure plus tôt).
  • Observation des enfants : je note leurs progrès et leurs difficultés pour proposer des activités adaptées.
  • 9h30 : activité, souvent en extérieur. Lundi : sortie ; mardi : langue des signes à l’école ; mercredi : courses et préparation du repas ; jeudi : motricité ; vendredi : jardinage. Et dans la semaine, une grande sortie : musée, zoo… oui, même avec des moins de 4 ans.
  • 12h : repas.
  • 13h : sieste. Ce moment, je l’utilise pour déjeuner, ranger, faire de l’administratif, téléphoner, communiquer avec les parents sur la journée…
  • 15h-16h : réveil des enfants, goûter, jeux libres et temps d’observation.
  • 17h : activités proposées par les enfants, que j’exploite pour observer leurs besoins.
  • 18h : départ des premiers.
  • 18h45 : départ des derniers.



Ajoutez à cela le ménage, la préparation des repas et tout ce que je n’ai pas détaillé… mais ce n’est encore qu’une petite partie de la réalité.





📚 Ce qu’on ne voit pas : le travail invisible



Ce qui est titanesque, c’est le travail de fond.


Je me forme en continu, car les avancées en neurosciences changent notre façon d’accompagner les enfants. Je me documente sur différentes pédagogies pour construire la mienne.


Par exemple :


  • Comment accompagner un enfant vers une bonne prise du crayon ?
  • Comment l’aider à parler et communiquer (parce que former un mot et lui donner du sens, ce n’est pas pareil) ?
  • Comment l’habituer en douceur à une assistante maternelle ?
  • Comment lui faire comprendre ce qu’est une règle et pourquoi la respecter, même dans la frustration ?
  • Comment l’aider à reconnaître et nommer ses émotions ?



Non, un enfant n’arrive pas « brut » à l’école. Avant cela, des professionnels l’ont modelé et préparé.





🌱 Donner du sens aux activités



Quand je prépare une activité jardinage, par exemple :


  • Motricité fine : attraper une graine, la planter, compter.
  • Motricité globale : arroser, porter un arrosoir lourd.
  • Cohésion : arracher les mauvaises herbes ensemble, compter sur son copain.
  • Repères spatio-temporels : observer la lente croissance d’une plante.



Ici, je m’inspire de la pédagogie Decroly, qui consiste à partir des centres d’intérêt des enfants pour construire les apprentissages.


Mais il n’y a pas que Montessori et Decroly : pour les plus petits, je pioche aussi chez Emmi Pikler et la motricité libre. Avec un bébé qui rampe ou qui cherche à se retourner, je ne fais pas « rien » :


  • Premier temps : j’observe ses tentatives pour se mouvoir.
  • Deuxième temps : je l’encourage, je place des jouets à la bonne distance pour l’inciter à progresser, je l’accompagne. Pendant ce temps-là, je guide aussi les plus grands qui expérimentent avec la pâte à modeler.






🗂 Une préparation qui ne s’arrête jamais



Chaque année, pendant mes vacances, je fais un bilan :


  • Ce qui a fonctionné ou non,
  • Les activités à développer selon les âges,
  • Ce qu’il faut ajuster pour la rentrée.



Je refais mon livret d’accueil pour préparer mes prochains entretiens avec les familles, je planifie mes semaines, je réfléchis aux besoins spécifiques des enfants que j’aurai.


Tout cela ne se fait pas en « deux jours » comme on me l’a dit récemment. Sur mes trois semaines de vacances, j’en consacre la moitié, voire les deux tiers, à préparer le terrain. Et oui, j’adore ça : je choisis mes horaires, je prends du plaisir à réfléchir et créer.





😤 « Mais toutes les assmats ne font pas ça »



C’est vrai. Chacune a sa méthode.

Moi, mes deux années d’enseignement m’ont donné une certaine rigueur. Mon passé d’éducatrice m’a appris à observer et à m’adapter. Mais je sais que la plupart des assistantes maternelles mettent autant de cœur et de réflexion dans leur accompagnement.


Bien sûr, il y a des exceptions. Comme dans tous les métiers, il existe des personnes qui travaillent sans passion. Mais ne les laissez pas éclipser le travail colossal de toutes celles qui œuvrent chaque jour pour construire les bases de l’humanité de ces futurs adultes.





❤️ Alors, la prochaine fois…



👉 Quand une assmat vous dit qu’elle est fatiguée, ne lui répondez pas qu’elle est privilégiée.

👉 Quand vous apprenez qu’elle prend des vacances, ne vous demandez pas « mais de quoi ? »

👉 Et surtout, ne la réduisez pas à une “nounou”.


Remerciez-la. Parce qu’avant que vos enfants entrent à l’école, ce sont souvent elles qui posent les premières pierres : confiance, sécurité, autonomie.


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